Si les dépendances nécessaires et autres services ne sont pas disponibles, aucune possibilité d'investissement n'est réalisable. Beaucoup de choses ont été dites et redites au sujet de la sécurité en Algérie par les organismes étrangers à l'instar de la Coface qui a placé le risque Algérie au plus haut niveau. Pour la Coface, le manque d'investissements étrangers en Algérie est généré par la corruption, l'opacité, la faiblesse et l'absence de l'Etat et la bureaucratie. Autant de contraintes qui sont aggravées par les problèmes du foncier, de l'inefficacité du secteur bancaire et des opérations de change et l'impossibilité de transférer les bénéfices. Ce qui a fait que beaucoup d'investisseurs étrangers hésitent encore à placer leur argent en Algérie. Cependant, et après le retour à la stabilité politique, ces contraintes ont été balayées d'un revers de la main par l'Ocde qui met en exergue les «efforts des réformes déployés par le gouvernement» mais aussi à la stabilité politique que l'organisation européenne attribue, non sans éloquence, au président de la République, Abdelaziz Bouteflika. D'ailleurs, l'organisation de coopération et de développement économique, pour étayer son analyse, donne pour indicateur le nouveau pallier de croissance enregistré depuis 2002. En effet, le niveau d'investissements directs étrangers ne cesse d'augmenter après avoir atteint en 2002, 1,1 milliard de dollars contre 1,2 milliard en 2001, même si les investissements en Algérie sont estimés à 12 milliards de dollars. Ce flux appréciable indique clairement l'émergence d'un intérêt nouveau des investisseurs étrangers pour les secteurs hors hydrocarbures. C'est dans cette optique que le nouveau dispositif se rapportant à l'investissement, vise à favoriser l'insertion de l'économie algérienne dans les flux d'échanges internationaux dans la mesure où il offre une législation libérale aux partenaires étrangers intéressés par ce marché, par le fait des garanties données en ce qui concerne la liberté d'investir, les avantages fiscaux à caractère général ou dérogatoire, le transfert des capitaux investis et des revenus, la stabilisation du cadre juridique et le recours à l'arbitrage international. Cependant, et selon une étude faite par deux organismes de la Banque mondiale, montre d'emblée que les flux d'investissements étrangers (IDE) vers l'Algérie, s'ils ne sont pas négligeables, restent néanmoins indiscutablement en deçà du potentiel de l'Algérie et nettement insuffisants pour assurer une croissance économique plus soutenue ou contribuer à la réduction du chômage. Les handicaps à l'investissement sont selon la même étude, dus à «l'incertitude et l'instabilité politique, la clarté et l'application des lois et réglementations, la corruption et la gouvernance». Cet état de fait s'est répercuté directement sur l'investissement qui a connu une stagnation depuis quelques années en raison d'un «manque désolant» des infrastructures de base et de l'inexistence des services, en plus des lenteurs et complications administratives et juridiques nées de la multitude d'organes de gestion. C'est dans ce sens que les pouvoirs publics ont décidé de prendre le taureau par les cornes en créant une zone industrielle sécurisée. Dans cette optique et à l'instar de la zone industrielle de Hassi-Messaoud, il a été décidé en haut lieu de créer une zone de libre investissement à Rouiba comprenant les zones de Réghaïa et bien sûr de Rouiba. Dans le but d'assurer une meilleure maîtrise et de meilleures conditions d'investissements aux étrangers. Nous apprendrons, selon certaines sources, que l'Etat a d'ores et déjà dégagé une enveloppe de 2 milliards de dinars pour les besoins de la bonne gestion de la zone en question. Cette enveloppe devrait permettre, toujours selon les mêmes sources, d'offrir les meilleures conditions de travail aux étrangers désirant investir en Algérie. D'ailleurs la sécurité de la zone devrait échoir à une société de gardiennage privée qui sera équipée de tout l'armement nécessaire. En outre, nos sources précisent que la zone industrielle en question sera équipée de caméras et de tout le matériel électronique nécessaire à la surveillance alors que l'accès sera contrôlé. Cette zone industrielle, qui n'est exploitée qu'à moitié, devrait à l'avenir attirer plus d'investisseurs et pourquoi pas la nouvelle «zone de libre échange», d'autant que l'extension du port de Rouiba viendrait en droite ligne confirmer le renouveau de l'économie nationale.