Sept Algériens détenus dans la prison américaine de Guantanamo seront prochainement rapatriés. Ils peuvent même bénéficier des dispositions de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale s'ils n'ont pas commis de viol, fait usage d'explosifs dans un lieu public et participé à un massacre collectif. Cette information déjà en l'air depuis que les USA se sont opposés à leur renvoi vers le pays qui leur a accordé la nationalité, en l'occurrence la Bosnie, a été confirmée par M. Farouk Ksentini, président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'homme (CNCPPDH). La date de ce rapatriement n'est pas cependant fixée. M. Ksentini a précisé que les services de la sûreté nationale ouvriront une enquête pour vérifier si ces ex-prisonniers n'ont pas commis de délit sur le sol algérien. La question des détenus algériens a refait surface dans la foulée de la visite à Alger de l'ambassadeur itinérant US, Clint Williamson, qui a remis au ministre des Affaires étrangères, M. Ahmed Bedjaoui, une lettre de Condoleezza Rice dans laquelle celle-ci demande à l'Algérie de "reprendre" les détenus algériens de Guantánamo, qui sont actuellement au nombre de 31. Les sept détenus d'origine algérienne ont été autorisés à retourner en Algérie à condition qu'ils soient mis sous surveillance. Un site Internet a même publié les noms des personnes concernées. Il s'agit de Houari Abderrahmane, Saïd Hassan Mujamma Rabai, Hadj Arab Nabil, Al Qadir Mohamad, Belbacha Ahmed Ben Salah, Faghoul Abdulli, Ameziane Djamel Sid Ali, Farhi Saïd, Zoumiri Hassan, Sameur Abdennour, Barhoumi Sofiane, Labed Ahmed, Hamlili Mustapha Ahmed, Ammeur Mammar, Houari Sofiane Abar, Ben Hamlili Abdelhadi Al Jazairi, Lahmar Saber Mahfouz, Nechla Mohamed, Aït Idir Mustapha, Boumediène Lakhdar, El Hadj Boudella, Boucetta Fethi, Naji Abdelaziz et Mohamed Abdelkader. Le retour des ces détenus aura été un souhait de l'Algérie qui avait, pour rappel, sollicité l'administration Bush à propos des ressortissants algériens détenus dans cette prison américaine qui a acquis une triste réputation. Selon Farouk Ksentini, les prisonniers y sont traités de façon inhumaine dans l'arbitraire. Les associations parlent d'atteintes flagrantes aux droits de l'homme. L'accès des avocats à la prison, autorisé depuis 2004, a permis d'améliorer les conditions d'incarcération. Pour rappel, le chef de la diplomatie algérienne a affirmé que, dans le principe, l'extradition des détenus algériens est possible à condition que des enquêtes soient diligentées préalablement afin de les identifier, et voir aussi s'ils ont commis des crimes et quels crimes. Ce que conforte Farouk Ksentini dans sa déclaration d'hier.