Les cours des matières premières alimentaires ont globalement chuté cette semaine, qui a été dominée par une violente dégringolade du cacao, victime collatérale de l'avancée rapide des forces du camp Ouattara en Côte d'Ivoire. Ainsi, les cours du cacao ont dégringolé de près de 10% cette semaine, tombant à leurs plus bas niveaux depuis le 2 décembre à Londres et le 13 janvier à New York. Une dégringolade provoquée par l'avancée rapide en Côte d'Ivoire des forces du président reconnu par la communauté internationale Alassane Ouattara. L'offensive lancée au début de la semaine, qui leur a permis de prendre le contrôle du premier port mondial d'exportation de cacao, San Pedro, fait craindre aux opérateurs que les 400'000 tonnes de cacao accumulées dans le pays suite au gel des exports décrétée par le camp Ouattara, ne prenne bientôt fin. "L'attention du marché reste monopolisée par la situation en Côte d'Ivoire, qui pèse plus d'un tiers de la production mondiale de cacao", et "la possibilité d'une reprise au moins partielle des exportations a pesé fortement sur le sentiment des opérateurs", ont expliqué les analystes de Barclays Capital. Sur le Liffe de Londres, la tonne de cacao pour livraison en juillet valait 1898 livres sterling vendredi vers 12H00 GMT/14h00 HEC contre 2111 livres la tonne pour le contrat de mai le vendredi précédent vers 16H00 GMT. Sur le NYBoT-ICE américain, le contrat pour livraison en mai valait 2933 dollars la tonne contre 3260 dollars le vendredi précédent. De leur côté, les cours du sucre ont fait du surplace, dans un marché là encore en manque de direction. Selon les analystes de la maison de courtage spécialisée Sucden, la fermeté des cours pourrait s'expliquer par des regains d'achats en fin de trimestre de la part des fonds d'investissements, et par la faiblesse du dollar, qui rend plus attractives les matières premières négociées dans la devise américaine. Sur le Liffe de Londres, la tonne de sucre blanc pour livraison en mai valait 714,10 livres sterling vendredi vers 12H00 GMT contre 711,60 livres une semaine auparavant vers 16H00 GMT. Sur le NYBoT-ICE américain, la livre de sucre brut pour livraison en mai cotait 27,14 cents contre 27,88 cents le vendredi précédent. Par ailleurs, les cours du café ont reculé cette semaine, dans un marché privé de nouvelles, finissant sans éclat un trimestre particulièrement faste. "Le contrat à terme de l'arabica à New York a grimpé de 9,8% au cours du premier trimestre, de faibles quantités de grains de haute qualité ayant entraîné une envolée jusqu'à un sommet depuis 14 ans. Mais ces dernières séances, les cours ont reculé en l'absence de nouvelles", a résumé la revue spécialisée The Public Ledger. Même tableau pour les cours du robusta à Londres, qui "ont fini le premier trimestre sur un gain de 20,6%, également dopés par une offre limitée", puis subi des prises de bénéfices en fin de parcours. Le prix de l'arabica était monté le 10 mars à son plus haut niveau depuis 34 ans, et le robusta avait atteint le 21 mars un sommet depuis trois ans. Sur le Liffe de Londres, la tonne de robusta pour livraison en juillet ressortait à 2421 dollars vendredi vers 12H00 GMT contre 2609 dollars le vendredi précédent pour l'échéance de mai vers 16H00 GMT. Sur le NYBoT-ICE, la livre d'arabica pour livraison en mai cotait 264,80 cents à New York contre 268,75 cents une semaine auparavant. Pour leur part, les prix du coton se sont repliés cette semaine à New York malgré un rebond dans les prix jeudi après des prévisions du département de l'Agriculture (USDA) bien en-deçà des attentes des analystes. Le prix de la livre de coton pour livraison en mai a repris presque 5 cents à la publication du rapport mensuel sur l'état de l'offre et de la demande de matières premières agricoles jeudi. L'USDA estime que les agriculteurs américains vont consacrer environ 5,09 million d'hectares à la culture de coton au cours de la prochaine campagne, alors que les investisseurs avaient intégré dans les cours des estimations approchant plutôt 5,26 millions d'hectares, a souligné Hussein Allidina, de Morgan Stanley. Très peu d'hectares avaient été abandonnés l'année dernière, à la faveur de très bonnes conditions météorologiques, a rappelé John Flanagan, de Flanagan Trading. "Si le nombre d'hectares abandonnés revient à la moyenne, soit environ 15%, et si les rendement sont les mêmes que l'année dernière, les Etats-Unis produiront une récolte légèrement réduite par rapport à l'année dernière", a calculé l'analyste, soulignant que la "ceinture du coton", dans le sud des Etats-Unis, souffrait actuellement d'un temps sec. Les gains enregistrés jeudi n'ont toutefois pas suffi pour compenser les pertes observées le reste de la semaine, principalement à l'approche de la publication du rapport de l'USDA alors que les investisseurs ajustaient leurs positions. La livre de coton pour livraison en mai s'échangeait vendredi vers 15H05 GMT (17H05 HEC) à 1,9935 dollars contre 2,0449 dollar une semaine plus tôt sur l'Intercontinental Exchange. L'indice Cotlook A, moyenne quotidienne des cinq prix du coton les plus faibles sur le marché physique dans les ports d'Orient, valait de son côté 227,75 dollars (pour 100 livres), contre 237,65 dollars en fin de semaine précédente.