Les prix du pétrole hésitaient autour de l'équilibre, hier, en cours d'échanges européens, dans un marché prudent au début d'une semaine marquée par les réunions de politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE) et de la Réserve fédérale américaine (Fed). Peu après l'ouverture, le baril de Brent de la mer du Nord, échangé sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, pour livraison en septembre valait 106,34 dollars, en recul de 13 cents par rapport à la clôture de vendredi. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance gagnait 14 cents à 90,27 dollars. Après quatre séances en hausse sensible, le cours du Brent pâtissait de prises de bénéfices de petite envergure, observait Andrey Kryuchenkov, analyste de VTB Capital. De plus, le marché devrait rester relativement peu animé sur le début de la semaine alors que les investisseurs concentrent leur attention sur la décision de politique monétaire de la Fed mercredi, dans un contexte économique toujours morose aux Etats-Unis, soulignait M. Kryuchenkov. Les investisseurs restaient par ailleurs sur leurs gardes avant la réunion jeudi de la BCE une semaine après les commentaires encourageants de son président Mario Draghi ayant provoqué un regain de confiance et d'appétit pour les actifs risqués comme le pétrole, ajoutait M. Kryuchenkov. M. Draghi avait ainsi suggéré que l'institution pourrait intervenir sur le marché obligataire, comme le lui réclame notamment l'Espagne dont les taux d'emprunt à long terme évoluent à des niveaux très élevés et jugés ingérables sur la durée. De son côté, le président de l'Eurogroupe Jean-Claude Juncker a promis la veille que la zone euro était prête à agir de concert avec la BCE via son Fonds de secours, un nouveau signe de la détermination des dirigeants européens à calmer les marchés et à sauver l'euro. Les spéculations sur de nouvelles mesures de relance des banques centrales (américaine et européenne) offre un soutien aux prix des matières première en ce début de semaine, marqué par ailleurs par un rebond sensible de l'appétit des investisseurs spéculatifs pour le pétrole, observaient de leur côté les experts de Commerzbank. Le regain d'optimisme des investisseurs (entamé la semaine dernière) sera justifié ou non selon ce que la Fed et la BCE prendront ou non de nouvelles mesures de soutien à l'économie ou au moins indiqueront clairement qu'il s'agit d'une possibilité à court terme, poursuivaient les analystes de Commerzbank. Ces mesures de soutien de banques centrales contribuent habituellement à stimuler les investissements dans les matières premières, et de telles mesures de la part de la Fed conduisent également à diluer la valeur du dollar, ce qui rend plus attractifs les achats de brut libellés dans la monnaie américaine pour les investisseurs munis d'autres devises. En Asie, les cours du pétrole étaient mitigés dans les échanges matinaux, à l'orée de la semaine marquée par les réunions des banques centrales européenne et américaine, dont le marché attend des mesures pour sortir de la crise et relancer la croissance. Lors des échanges matinaux, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en septembre, cédait 13 cents à 90 dollars tandis que le baril de Brent de la mer du Nord échéance septembre s'appréciait de 5 cents à 106,52 dollars. "L'attention cette semaine sera tournée vers les réunions des banques centrales, en Europe et aux Etats-Unis", a rappelé Jason Hughes, analyste chez IG Markets Singapore. "Mais le marché a déjà pris en compte les mesures d'assouplissement monétaire (QE, quantitative easing) qui pourraient être annoncés) et il y a de bonnes chances que les marchés repartent à la baisse". "La situation en Espagne reste tendue, la Grèce semble être sur la voie du défaut de paiement et la pression sur l'Italie ne se relâche pas", a énuméré l'analyste, pessimiste.