Entretien - Le Premier ministre britannique David Cameron, de retour de vacances, a téléphoné hier soir, séparément, aux présidents français et américain. Il a réitéré à cette occasion avec eux la position à adopter face à la crise syrienne, selon un communiqué de Downing Street. Ainsi, MM. Cameron et Obama ont insisté sur le fait que «l'utilisation, ou la menace d'utilisation d'armes chimiques (par le régime syrien, NDLR) était complètement inacceptable et les obligeraient à revoir leur approche» de la situation. M. Obama avait été très clair sur ce point lundi, estimant qu'une «ligne rouge» serait franchie dans ce cas. Avec Barack Obama, M. Cameron a «fermement estimé qu'il y a encore beaucoup à faire» pour arrêter la crise syrienne. Ils ont aussi discuté, «tout comme avec M. Hollande», de la meilleure façon de prolonger le soutien à l'opposition syrienne, assurant «vouloir une opposition crédible» et espérant que la prochaine réunion au Caire serait l'occasion pour elle «de montrer une véritable unité sur les buts qu'elle recherche, et de la cohérence dans son travail en vue d'une transition». Ils ont aussi évoqué «la détresse» des réfugiés syriens, et ont espéré que soit fait davantage par la communauté internationale pour leur faire parvenir de l'aide humanitaire. M. Cameron a également dit que la coopération régionale et internationale était «vitale» dans cette affaire, soulignant la nécessité de travailler «en liaison étroite» avec «la Turquie, le Qatar, l'Arabie Saoudite et autres» sur cette question. Selon Downing Street, MM. Hollande et Cameron sont d'abord tombés «100% d'accord» sur l'ensemble des questions politiques, humanitaires et militaires posées par cette crise à la Syrie et à sa région. Ils ont estimé que les deux pays devaient travailler «plus étroitement» pour «déterminer comment soutenir l'opposition et aider un possible gouvernement syrien après l'inévitable chute d'Assad». Ils ont souligné aussi «la nécessité d'encourager les autres leaders mondiaux à maintenir une pression internationale» sur le régime, et évoqué la situation «profondément troublante» des réfugiés. Ils ont enfin salué la nomination de Lakhdar Brahimi comme nouveau médiateur international pour la Syrie. Les trois dirigeants ont souligné que la situation humanitaire provoquée par la crise syrienne serait au coeur de la réunion ministérielle du Conseil de sécurité des Nations-Unies qui sera organisée par la France le 30 août à New York. Amnesty dénonce Amnesty International a affirmé ce matin que les civils faisaient face à une «terrible violence» dans la bataille d'Alep, tout en accusant, régime et opposition. «Le recours à des armes manquant de précision, comme les bombes non guidées, les tirs à l'artillerie et au mortier par les forces gouvernementales ont fortement augmenté le danger pour les civils», a déclaré Donatella Rovera, conseillère d'Amnesty International de retour d'Alep. Par ailleurs l'organisation fait état «d'exactions croissantes», dont des exécutions et des mauvais traitements de prisonniers, de la part des rebelles, dont l'Armée syrienne libre (ASL). «Il est honteux que la communauté internationale demeure divisée sur la Syrie, au mépris des preuves sur l'ampleur et la gravité des violations des droits de l'Homme, alors que les civils payent le prix» du conflit, affirme le communiqué.