Une réunion mixte regroupant les représentants du ministère de l'Enseignement supérieur et les syndicats du secteur planche depuis trois années sur le statut particulier des enseignants universitaires. Il semble que la question salariale n'est pas encore réglée puisque celle-ci dépend du statut de la Fonction publique qui n'est pas encore finalisé. La commission mixte s'est réunie à la fin de la semaine dernière pour constater précisément que l'aspect salarial du statut n'est pas encore tranché. Selon les déclarations de M. Rahmani Abdelmalek, coordinateur national du CNES, ce chapitre ne peut être étudié qu'après la promulgation de la grille nationale des salaires. Celle-ci, en phase d'élaboration en ce moment au niveau de la Fonction publique, ne sera examinée qu'à la fin de ce mois dans le cadre d'une bipartite qui regroupera le gouvernement et l'UGTA. C'est en fonction de ce qui va être décidé lors de cette réunion, décisive pour l'ensemble des travailleurs, que ladite commission mixte traitera donc le dernier chapitre, à la lumière des propositions formulées par le syndicat. Dans ce cadre, M. Bouzird Hammoudi, membre du bureau exécutif, adjoint du coordinateur national et membre du groupe en négociation avec le ministère de l'Enseignement supérieur, a indiqué que le CNES escompte obtenir une fourchette allant de 70 000 à 150 000 dinars, en guise de salaire, à moduler selon le grade du chercheur. Le reste des chapitres en discussion, les questions du logement, la gestion du plan des carrières, la retraite…qui ne dépendent que de la tutelle sont donc traitées. Seule la rémunération qui dépend de la décision gouvernementale demeure en suspens. Le reste du statut se rapporte aux droits et obligations de l'enseignant chercheur, au mode de recrutement, aux charges statutaires, aux mesures disciplinaires… Le CNES, qui organise son université d'été au début de septembre à Alger, affiche sa satisfaction de voir que l'essentiel de ses propositions sont prises en compte. Selon un cadre de ce syndicat, membre de la commission mixte, le nouveau statut particulier, une fois promulgué, introduira une meilleure cohérence entre les diplômes et les grades obtenus par les universitaires et les chercheurs. Il est attendu, dans ce cadre, d'établir trois types de statut particulier dont le premier concernera les professeurs permanents, le deuxième sera pour les professeurs hospitalo-universitaires, et le troisième concernera les chercheurs permanents. Le secteur de l'enseignement supérieur a longtemps souffert des grèves cycliques qui ont déteint sur la qualité de l'enseignement dispensé et des diplômes. Les enseignants revendiquent, à chaque année universitaire, un meilleur cadre de travail, un meilleur statut et une rémunération qui soit proportionnelle à la nature de leur travail. D'aucuns considèrent ces demandes légitimes face à la détérioration du pouvoir d'achat et à la dépréciation des études et des diplômes qui la sanctionnent. Par delà l'aspect pécuniaire du problème, il y a nécessité de revaloriser les études et de leur redonner le lustre d'antan qui rimait avec l'ascension sociale.