Dans le but d'attirer l'attention des pouvoirs publics sur les contraintes auxquelles sont confrontés les éleveurs et producteurs de lait cru, l'Association nationale des producteurs de lait a été créée, dimanche dernier, à Oran, à l'issue d'une rencontre entre les représentants des éleveurs et producteurs de lait cru d'une trentaine de wilayas. Les premières préoccupations de cette association sont essentiellement d'ordre financier. Benchakor Mahmoud, l'actuel président de l'association, estime que l'optimisation du niveau de rentabilité de l'exploitation exige la garantie d'un prix plancher de 58,75 dinars le litre de lait cru. Benchakor préconise, à ce titre, une révision à la hausse du soutien accordé par l'Etat aux producteurs, soit de 7 DA actuellement à 33,75 DA le litre. Par ailleurs, la Chambre nationale de l'agriculture, lance un vaste programme de réhabilitation de la filière lait élaboré en collaboration avec le ministère de l'Agriculture et du développement rural, portant sur l'importation de 110 000 génisses et vaches laitières. Dans ce contexte, une opération nationale d'identification du cheptel bovin sera également lancée prochainement. Avec un cheptel local qui représente 48% du cheptel naturel, l'Algérie n'assure que 20% de la demande nationale, estimée à 3 milliards de litres par an. 70% des disponibilités en lait et produits laitiers sont importés. En fait, cette nouvelle politique vise la levée des contraintes qui viennent d'être présentées, et particulièrement les distorsions créées par le système des prix administrés. Elle veut également encourager le développement de la production locale et sa collecte à travers trois principaux programmes, à savoir la promotion de la collecte du lait cru, l'incitation à la réalisation de mini- laiteries et enfin le développement de la production de lait cru par la promotion de l'insémination à la ferme et la promotion de l'investissement à la ferme. En ce qui concerne la première promotion, les éleveurs qui ont recours à l'insémination artificielle pourront bénéficier d'une aide s'élevant à 75% du coût. Dans ce contexte, la direction de la Chambre nationale de l'agriculture a indiqué qu'une soixantaine d'éleveurs ont bénéficié d'une formation d'inséminateurs, organisée dans le cadre du Plan national de développement agricole (PNDA) en collaboration avec le Centre national d'insémination artificielle et de l'amélioration génétique (CNIAG). Pour la deuxième promotion, les éleveurs disposant de 12 vaches laitières et plus peuvent bénéficier d'un financement à concours de 50% des installations d'étables, d'équipements d'irrigation et de matériels de récolte et de 30%pour les matériels laitiers.