Tout en considérant que ces augmentations sont un levier pour la promotion de la citoyenneté, le chef de l'Etat exhorte, en contrepartie, les fonctionnaires à améliorer leurs prestations. "La revalorisation des salaires et des indemnités des fonctionnaires et agents publics induit des charges importantes pour la collectivité nationale. Cette valorisation, pour autant qu'elle soit méritée, parce qu'elle opère des ajustements nécessaires pour assurer un niveau de vie décent aux personnels concernés, requiert, en contrepartie de l'effort fait par l'Etat, une contribution de chacun pour rehausser le niveau et la qualité des prestations des services publics pour faire de notre institution administrative un véritable levier pour la promotion de la citoyenneté et le développement économique et social du pays", a déclaré le chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika, à l'issue de l'examen du dispositif relatif à la classification et à la rémunération des fonctionnaires et agents publics et des dispositifs prévus pour son application. La nouvelle grille des salaires qui a fait l'objet d'une bipartite, il y a deux semaines entre le gouvernement et l'UGTA, a connu hier son aboutissement avec le feu vert du président de la République. Ce dernier a rendu hommage, à cette occasion, à tous les fonctionnaires et agents publics exerçant dans les collectivités locales, au niveau du système éducatif et de formation et dans les structures sanitaires, qui, dans les conditions parfois difficiles, assurent la permanence pour se mettre au service de leurs concitoyens. En effet, l'adoption, tant attendue du système de classification et de rémunération des fonctionnaires et agents publics vient, selon le président de la République, "couronner les immenses efforts déployés par les représentants des pouvoirs publics et les représentants des travailleurs pour adopter une démarche et dégager une solution consensuelle, donnant ainsi un contenu concret et un sens au pacte économique et social auquel ils se sont engagés. Je tiens à saluer leur démarche et à valider les résultats auxquels ils sont parvenus". Rappelons que pas moins de 5 projets de décret présidentiel relatif à la classification et à la rémunération des fonctionnaires et agents publics et au dispositif juridique de mise en œuvre ont été examinés et approuvés, hier, par le Conseil des ministres. A savoir, le projet du décret présidentiel fixant la grille indiciaire des salaires et le régime de rémunération des fonctionnaires, celui fixant les modalités d'attribution de la bonification indiciaire aux titulaires de postes supérieurs dans les institutions et administrations publiques, le projet de décret présidentiel modifiant et complétant le décret exécutif n° 90-228 du 25 juillet 1990 fixant le mode de rémunération applicable aux fonctionnaires et agents exerçant des fonctions supérieures de l'Etat, le projet de décret présidentiel fixant le régime indemnitaire des fonctionnaires et agents publics exerçant des fonctions supérieures de l'Etat, et enfin, le projet de décret présidentiel fixant les modalités de recrutement des agents contractuels, leurs droits et obligations, les éléments constitutifs de leur rémunération et les règles relatives à leur gestion ainsi que le régime disciplinaire qui leur est applicable. Trois principales nouveautés concernent la nouvelle grille : une modification des catégories, une élimination des points indiciaires et l'introduction de la translation des fonctions et des postes. La nouvelle grille, applicable dès janvier 2008, et qui concernera plus de 1.5 million de fonctionnaires, sera ainsi composée de dix sept catégories au lieu de vingt dans l'ancienne grille des salaires, plus sept subdivisions hors catégories. Elle prendra la configuration suivante : le groupe des concepteurs sera classé dans la catégorie 11-17, le groupe d'application dans la catégorie 9-10, les agents de maîtrise dans la catégorie 7-8, les agents d'exécution dans la catégorie 1-6. Le calcul des points indiciaires a été également changé. Il y aura ainsi une seule valeur indiciaire à 45 de coefficient. Par le passé, il y avait 78 valeurs indiciaires.