Lors de son interview accordée à la revue Badr infos, le délégué général de l'Abef M. Abderahmenne Benkhalfa, a dressé un constat sur le paysage bancaire algérien et l'avenir de la scène financière et monétique. Il dira à ce sujet que depuis l'entrée en vigueur du paiement de masse par télécompensation en mai 2006, pas moins de 20 000 chèques sont émis quotidiennement. Estimant que le processus de modernisation et de crédibilisation du chèque sera achevé durant l'année en cours, Abderrahmane Benkhalfa annoncera que l'année 2008 sera celle de la monétique et de l'élargissement de l'utilisation de la carte bancaire. Il ajoute que le système de paiement a permis de cimenter l'action des différents établissements qui est devenue plus cohérente sur cette lancée. Cette action, qui se terminera en 2007, sera suivie en 2008 par l'achèvement de l'infrastructure électronique bancaire.Un processus déjà lancé et qui concernera notamment la formation des banquiers, l'installation de distributeurs automatiques et la sensibilisation des commerçants à ce mode de paiement moderne. Par ailleurs, le secrétaire général de l'Abef a estimé que les scandales financiers qui ont secoué la place bancaire algérienne n'auront pas d'impact significatif sur la réputation de l'Algérie auprès de ses partenaires étrangers, "et ce, en raison du fait qu'il n'y a pas eu d'embargo sur ces dysfonctionnements. Et cette transparence est très appréciée par les étrangers", soutient-il. Interrogé sur les causes ayant été à l'origine de ces scandales financiers, le banquier considère que ceux-ci sont dus à l'émergence d'une classe d'affairistes avides de gain facile, "heureusement en voie d'extinction", apparus dans le sillage de l'évolution de l'économie algérienne, au manque de professionnalisme ainsi qu'à l'insuffisance des contrôles des opérations bancaires au niveau interne et externe. Des insuffisances vis-à-vis desquelles l'Etat a pris des mesures afin de réduire les risques liés aux activités bancaires. M. Benkhalfa citera à ce propos, entres autres, l'élaboration d'une liste centralisée de personnes et d'entreprises considérées comme étant de mauvais clients, la multiplication par cinq du capitale pour la création d'une banque (2,5 milliards de dinars disponibles en liquide) et enfin l'instauration de nouvelles règles dans la délivrance des agréments pour les banques privées particulièrement pour ce qui est de la compétence managériale bancaire. S'agissant du processus de privatisation des banques publiques, Abderrahmane Benkhalfa a souligné que l'intérêt porté par les grandes banques étrangères traduit l'importance de la place bancaire algérienne. Il saluera dans ce cadre ces processus d'ouverture aux groupes internationaux car cela va permettre "l'amélioration des services bancaires et la modernisation de la gestion des établissements financiers algériens". Citant la présence des banques étrangères, le délégué ajoute que la concurrence s'installe d'une façon saine sur certains projets, les crédits à la consommation, le financement de l'entreprise. Le secrétaire de l'Association des banques et établissements financiers a, par ailleurs, déclaré, au plan de la modernisation des banques, que l'année 2008-2009 sera "l'ère de l'amplification des transactions électroniques" principale préoccupation de la communauté bancaire.