Si la période qui vient de s'achever a été marquée par l'achèvement du processus de parachèvement de l'Etat de droit avec l'avènement d'une nouvelle Constitution amendée, la nouvelle phase qui commence au lendemain des élections législatives du 4 mai dernier, voit arriver aux commandes de l'Algérie, un nouveau gouvernement dirigé par le Premier ministre, Abdelmadjid Tebboune nommé par le chef de l'Etat. Une équipe gouvernementale avec pour grands défis évidents la mise en œuvre d'un plan d'action de rigueur eu égard à la crise que subit le pays depuis (mai 2014) la chute des prix du baril de pétrole sur les marchés mondiaux. Selon l'APS ledit plan d'action sera présenté par M. Tebboune le 18 juin prochain à l'APN. Des groupes de travail représentant plusieurs départements ministériels se penchent actuellement sur l'élaboration de ce Plan d'action, dont les principales priorités sont l'amélioration du pouvoir d'achat, la protection de l'économie nationale et la rationalisation des importations à travers notamment la réduction de la facture des produits superflus afin d'éviter un retour à l'endettement extérieur, rapporte encore l'APS se référant à des sources du Premier ministre. A cela s'ajoute d'autres priorités du nouveau gouvernement à savoir la lutte contre le chômage, la création de logements, la justice sociale et la préservation des couches défavorisées et l'encouragement des projets d'investissements ouvrant la voie à la reconversion économique " nécessaire " et " urgente " pour permettre au pays de ne plus dépendre des fluctuations des prix des hydrocarbures. Le tout de cette nouvelle démarche est à inscrire dans " l'urgence " de la relance économique et la promotion de l'emploi, mais aussi pour le renforcement et la préservation du système social actuel et en parallèle la maîtrise macro-économique. Dans cet esprit, il ne faut pas attendre pour comprendre qu'il s'agit essentiellement pour le nouveau gouvernement de réaliser l'efficacité en tant qu'impératif dans le cadre du nouveau modèle de croissance économique à travers l'innovation de nouvelles formules pour mutualiser l'essor social et économique. Dans cette perspective, le nouvel Exécutif gouvernemental a la lourde mission de mobiliser de façon disciplinée ses partenaires sociaux et économiques. Chacun doit s'imprégner profondément de l'idée qu'il est partie prenante et acteur premier de sortie de la crise actuelle. Mais l'efficacité de cette mobilisation reste tributaire du cadre organisationnel et structurel dans lequel évoluera l'équipe gouvernementale. A cet égard, il est important de tirer les enseignements des expériences vécues, des erreurs et qui mettent à présent en exergue la nécessité d'approfondir et d'enrichir la complémentarité et la coordination entre le staff gouvernemental afin d'éviter les chevauchements de responsabilités, de décisions. Le succès des actions à entreprendre par le gouvernement exige un enrichissement constant des instruments de planification tant au niveau de la collecte de l'information et de sa diffusion que de la discipline des opérateurs et autres investisseurs et la participation de l'élite compétente et engagée consciente des enjeux pour le pays de leur action quotidienne et de l'exercice de leurs devoirs et responsabilités envers la nation. Ces enjeux sont à la portée de tous et dépendent de la capacité du nouveau gouvernement à mobiliser l'ensemble des potentialités que recèle le pays, à conduire d'une façon unitaire mais élargie le développement et enfin mobiliser la jeunesse à laquelle il appartiendra de continuer la réalisation de ce dessein contemporain et d'assurer ainsi la pérennité du développement social et économique du pays. C'est ainsi qu'il faudra s'attendre du Plan d'action du gouvernement qu'il traite des orientations à moyen et long termes du développement économique et social qui comprendra très certainement les parties suivantes : l'évolution des secteurs socio-éducatifs ; le développement des secteurs de l'agriculture, l'industrie, les mines, le tourisme et les TIC, l'aménagement du territoire et les infrastructures de base, les équilibre généraux et l'organisation de l'économie en rapport avec le nouveau modèle de croissance économique. C'est dire que la conception comme les méthodes de gouvernance de l'économie nationale doivent être le reflet d'une politique générale de direction du pays bien assurée, conséquence elle-même du prolongement des conditions d'accès au progrès et à la prospérité. En effet, face à un contexte inhérent notamment à la contraction des prix des marchés pétroliers, à l'échelle mondiale, depuis mai 2014, les conséquences ayant résulté ne sont aucun secret pour personne : baisse des ressources publiques ; amenuisement des recettes du Fonds de régulation des recettes ; déséquilibres financiers, revue à la baisse de bon nombre de budgets sectoriels, le nouveau gouvernement est déjà interpellé pour donner des réponses sérieuses, voire même un espoir de réponse qui puisse trouver dans son action sociale, économique et financière des analyses sérieuse et objectives de la situation en présence et d'ouvrir une nouvelle démarche dépourvue du " coup par coup " et l'improvisation, pratiques qui en définitive tournaient le dos aux véritables problèmes de la construction d'une économie nationale radicalement édifiée sur ses bases comme dans ses méthodes et capables de donner une finalité de " combat " à l'ensemble de la société et un cadre de mobilisation pour l'édification d'une économie émergente. Dès lors, devant l'importance des besoins, l'ampleur des besoins prévisibles et la multiplicité des problèmes à résoudre, le nouveau gouvernement est dans l'obligation de concevoir et mettre graduellement mais fermement en œuvre la construction d'une économie nouvelle basée sur la mobilisation des ressources nationales en vue du développement économique et social le plus rapide et le plus rentable. Un certain nombre d'orientations du président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika sont à prendre en considération et doivent guider l'action future gouvernementale dans tous les domaines et secteurs afin de réaliser un développement économique et social à la mesure des besoins des populations. Cela requiert comme souligné à plusieurs occasions par le Président Bouteflika " la réalisation d'un développement économique et social à la mesure des besoins de notre population requiert un effort soutenu et demeure exposée aussi aux aléas de la conjoncture économique et géopolitique extérieure. Voilà pourquoi, le succès de cette bataille nécessite un front intérieur solide, afin d'en relever les défis multiples ". Il s'agit du défi à la sécurité du pays, des personnes et des biens, sans laquelle le développement serait entravé, sinon même compromis. Dans le même cadre, il appartiendra au fur et à mesure de la mise en œuvre de son Plan d'action au gouvernement de consolider les mesures déjà prises au cours de ces dernières années, dont le remboursement anticipé de la dette extérieure et poursuivre une gestion prudente des réserves de change afin de préserver l'indépendance et la décision économique qui concorde avec la fierté nationale. " C'est donc là un motif supplémentaire à une mobilisation nationale pour partager l'effort que nous imposent nos difficultés financières conjoncturelles afin de poursuivre notre processus de développement. De fait, le redressement de notre situation économique et financière est à notre portée. Le nouveau modèle de croissance adopté récemment permettra une mise en valeur plus intense de nos riches potentialités pour bâtir une économie plus diversifiée, capable de répondre aux besoins de notre jeunesse en emplois, et à même de pérenniser nos options sociales. Il nous appartient donc d'accélérer et d'approfondir nos réformes pour la modernisation de la gouvernance, la dynamique de l'investissement, et pour une efficience accrue de la dépense publique, des domaines parmi tant d'autres, où nous enregistrons, chaque jour déjà des progrès prometteurs. Il nous appartient également à concourir, ensemble, à la préservation de la paix sociale pour le succès de notre démarche de construction nationale ". (Dixit A. Bouteflika). Cela va de soi que le nouveau gouvernement est appelé à s'atteler au dialogue et la concertation avec ses partenaires économiques et sociaux. L'essentiel pour le nouveau gouvernement est de prendre des mesures appropriées, de prendre des mesures d'incitation à l'innovation, de donner un nouveau souffle aux entités macro-économiques, d'éviter l'investissement ineffectif et peu efficient, d'accroître l'offre à l'investissement porteur, et de mieux épouser et orienter le chemin de la performance et de la croissance économique. C'est une métamorphose qui est certes lourde, mais elle est riche de promesses. Les tâches que M. Tebboune aura à accomplir sont à la fois lourdes et urgentes et son équipe gouvernementale devra aller hardiment de l'avant pour forcer ce passage vers le mieux-être social et économique du pays.