Désormais, le secteur des technologies de l'information et de la communication s'inscrit dans le programme de développement économique du gouvernement, estimé à 180 milliards de dollars. Les choix stratégiques de cette politique sont soutenus par la libéralisation du secteur de l'information et de la communication, l'introduction des nouvelles technologies sans fil comme le Wifi et le Wimax et la réalisation du grand projet Cyber Parc de Sidi Abdellah. Toutefois, ces réformes mises en place par les autorités algériennes se sont traduites par une augmentation considérable de la télédensité téléphonique globale, qui, selon un rapport d'OBG dans un dernier briefing, a atteint à la fin 2007 un taux de 84,6% alors qu'elle avoisinait 5,28% à la fin 1999. En effet, avec l'expansion de la téléphonie mobile et des activités connexes, l'ancien plan de numérotation qui comptait 90 millions de numéros ne suffisait plus pour répondre à une demande soutenue, ce qui a entraîné une saturation sur le marché des télécommunications. Selon l'ARPT (Autorité de régulation de la poste et des Télécommunications), l'Algérie compte actuellement 27 millions d'abonnés de la téléphonie mobile, sur une population de 33 millions d'habitants. La nouvelle numérotation, entrée en vigueur depuis le 22 février, offrira, en effet, 900 millions de numéros téléphoniques, une capacité qui permettra de répondre largement aux doléances des opérateurs. Suite à l'apparition des nouveaux numéros alloués à la voix sur IP (VoIP) et aux opérateurs VSAT (Very small aperture terminal), sachant que les services M2M (Machine to machine communications) n'en sont encore qu'à leurs débuts et que l'Algérie compte ouvrir ses réseaux au MVNO (Mobile virtual network operators), le besoin en numéros était donc pressant. "Le nouveau plan de numérotation s'est imposé eu égard à la fulgurante augmentation du nombre d'abonnés mobile, passant de 54 000 en 2000 à 27 millions en 2007" dira alors, à l'OBG Mohamed Belfodil, président du Conseil de l'ARPT. Ce dernier, table sur un taux de pénétration de 100% dans les années à venir, contre 85% actuellement. De son côté, Hassan Kabbani, directeur général d'Orascom Télécom Algérie, confiait à l'OBG qu'il y a un manque flagrant de services technologiques en Algérie, "mais l'Algérie peut combler cet écart en sautant directement à la prochaine phase technologique sans devoir passer par les étapes antérieures. Sachant que le domaine des télécommunications est générateur d'activités connexes, l'Algérie doit s'appuyer sur la croissance du mobile pour introduire de nouveaux services aux citoyens". D'autres préoccupations plombent, en revanche, le secteur, malgré ces récentes avancées de la téléphonie mobile, la libéralisation du secteur des télécoms et l'arrivée d'une panoplie de nouvelles technologies. En effet, la téléphonie fixe fait face à une croissance beaucoup plus modérée. Avec trois millions d'abonnés, la téléphonie fixe doit, pour attirer de nouveau clients, miser de plus en plus sur l'accès Internet à haut débit. Même si ce secteur connaît un développement plus au moins, appréciable, celui-ci, risque de se faire dépasser par les nouvelles technologies sans fil et ADSL. A la fin 2007, et selon le même rapport, près de 120 000 accès ADSL ont été introduits. On dénombre aujourd'hui 40 000 accès en technologie WiFi contre 100 000 accès en Wimax (Worldwide interoperability for microwave access). Une autre préoccupation majeure est la réduction de la fracture numérique, qui pèse de plus en plus lourd sur les ménages algériens. L'attribution d'une licence de téléphonie mobile de IIIème génération (3G) pourrait toutefois réduire la fracture. Les autorités préparent actuellement les appels d'offres qui devraient être soumis dans le courant de l'année. Concernant, par ailleurs, le cyberparc, celui-ci, devrait voir le jour dans le courant de l'année 2008 et bénéficie d'un financement de l'ordre de 130 millions de dollars, dégagé dans le cadre du plan de soutien à la relance économique. En cours de réalisation, la future technopole couvrira une superficie de 100 ha. D'autres projets de cyberparcs sont, cependant, prévus dans la région ouest algérienne, dans le Grand Sud et à Annaba, dont le lancement des travaux pour ce dernier est prévu pour fin 2008.