"Le trafic de faux médicaments est un crime contre l'humanité qui représente environ 50 milliards de dollars par an, soit 10 à 15% de plus que le marché de la drogue." Hasard du calendrier, Interpol a annoncé, jeudi, la saisie de plus d'un million de gélules de médicaments contrefaits au terme d'une opération menée pendant une semaine à travers quarante-cinq de ses pays membres. "Le trafic de faux médicaments est un crime contre l'humanité qui représente environ 50 milliards de dollars par an, soit 10 à 15% de plus que le marché de la drogue." Hasard du calendrier, Interpol a annoncé, jeudi, la saisie de plus d'un million de gélules de médicaments contrefaits au terme d'une opération menée pendant une semaine à travers quarante-cinq de ses pays membres. Substances toxiques Dans les pays du Sud qui sont les plus concernés, en Afrique, en Asie et en Amérique latine, le trafic se concentre surtout sur les antibiotiques et les antipaludéens. Selon des chiffres confirmés par l'Organisation mondiale de la santé, 60% des médicaments contre le paludisme vendus dans le monde sont des contrefaçons. Or, cette maladie est responsable de 800 mille à un million de morts par an. En faisant une corrélation mathématique, les spécialistes estiment que si tous les patients recevaient le bon traitement, le nombre annuel de décès pourrait diminuer de près de 300 mille. Dans certains cas, les faux médicaments sont composés de sucre ou de farine et ils font courir de graves risques à leurs consommateurs en ne soignant pas leur affection. Pire encore, lorsqu'ils sont composés de substances dangereuses pour la santé : il y a deux ans, à Haïti, 150 enfants des rues de Port-au-Prince sont décédés après avoir reçu un sirop contre la toux contenant un liquide de refroidissement pour moteur de voiture. "Au Bénin, raconte encore Philippe Bernagou qui travaille régulièrement dans ce pays, 50% des personnes souffrant d'insuffisance rénale et nécessitant une dialyse ont été rendues malades par la prise de faux traitements contenant de la chaux." Les spécialistes estiment que 15 à 20% des faux médicaments renferment des substances toxiques. Structures de contrôle Pourtant, selon les calculs des experts, il ne coûte guère plus cher à une personne d'acheter un médicament dit essentiel générique (ces produits sont vendus dix fois moins cher que les spécialités) dans une pharmacie que des comprimés sur les marchés. Mais trop souvent, la population africaine pense que les pharmacies sont réservées aux riches. C'est d'ailleurs pourquoi des actions ciblées de sensibilisation des populations sont régulièrement menées dans plusieurs pays. Même si les spécialistes savent bien que le trafic de faux médicaments ne pourra jamais être éradiqué, ils estiment que la situation peut —et doit— être améliorée. Cela passe, notamment, par une information de la population et surtout par la mise en place de structures de contrôle de la qualité du médicament (type Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé) dans tous les pays. Il faut que chaque médicament arrivant dans un Etat passe par le laboratoire national de contrôle. Les experts prônent également une mobilisation au plus haut niveau avec l'Union européenne, Interpol, les douanes, pour tenter de faire en sorte que le trafic de faux médicaments devienne criminel et non plus seulement un délit. Substances toxiques Dans les pays du Sud qui sont les plus concernés, en Afrique, en Asie et en Amérique latine, le trafic se concentre surtout sur les antibiotiques et les antipaludéens. Selon des chiffres confirmés par l'Organisation mondiale de la santé, 60% des médicaments contre le paludisme vendus dans le monde sont des contrefaçons. Or, cette maladie est responsable de 800 mille à un million de morts par an. En faisant une corrélation mathématique, les spécialistes estiment que si tous les patients recevaient le bon traitement, le nombre annuel de décès pourrait diminuer de près de 300 mille. Dans certains cas, les faux médicaments sont composés de sucre ou de farine et ils font courir de graves risques à leurs consommateurs en ne soignant pas leur affection. Pire encore, lorsqu'ils sont composés de substances dangereuses pour la santé : il y a deux ans, à Haïti, 150 enfants des rues de Port-au-Prince sont décédés après avoir reçu un sirop contre la toux contenant un liquide de refroidissement pour moteur de voiture. "Au Bénin, raconte encore Philippe Bernagou qui travaille régulièrement dans ce pays, 50% des personnes souffrant d'insuffisance rénale et nécessitant une dialyse ont été rendues malades par la prise de faux traitements contenant de la chaux." Les spécialistes estiment que 15 à 20% des faux médicaments renferment des substances toxiques. Structures de contrôle Pourtant, selon les calculs des experts, il ne coûte guère plus cher à une personne d'acheter un médicament dit essentiel générique (ces produits sont vendus dix fois moins cher que les spécialités) dans une pharmacie que des comprimés sur les marchés. Mais trop souvent, la population africaine pense que les pharmacies sont réservées aux riches. C'est d'ailleurs pourquoi des actions ciblées de sensibilisation des populations sont régulièrement menées dans plusieurs pays. Même si les spécialistes savent bien que le trafic de faux médicaments ne pourra jamais être éradiqué, ils estiment que la situation peut —et doit— être améliorée. Cela passe, notamment, par une information de la population et surtout par la mise en place de structures de contrôle de la qualité du médicament (type Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé) dans tous les pays. Il faut que chaque médicament arrivant dans un Etat passe par le laboratoire national de contrôle. Les experts prônent également une mobilisation au plus haut niveau avec l'Union européenne, Interpol, les douanes, pour tenter de faire en sorte que le trafic de faux médicaments devienne criminel et non plus seulement un délit.