In hocineculture Sanction ridicule contre le ministre de la Santé Djamel Ould Abbès. Tout le monde le pense mais très rares sont ceux qui le disent : Ould Abbès est passible de la Cour d'assises de justice car sa gestion catastrophique du marché du médicament dépasse le simple crime de non assistance à personnes (au pluriel) en danger de mort. Il a fait de ce marché très sensible un souk anarchique où le profit passe avant la vie des citoyens atteints de maladies lourdes qui nécessitent une prise en charge immédiate. Malheureusement ce ne sont pas uniquement les cancéreux qui entreprennent le parcours du combattant avec l'espoir de se faire soigner correctement mais se heurtent à des faux problèmes ou à des problèmes qui n'ont pas lieu d'être. Or nos centres hospitaliers universitaires qui dévorent annuellement des budgets colossaux sont dépourvus de l'essentiel pour combattre la maladie. Les scanners, les échographies, les radios spécialisés sont très souvent en panne… Sauf pour la catégorie huppée des patients qui n'auront pas à mendier pour s'adresser à des cliniques privées dont les tarifs sont jusqu'à trente fois plus élevés que le tarif conventionnel dit tarif syndical et qui sert de base à la CNAS pour le remboursement des actes médicaux en faveur des salariés. La pénurie des réactifs qui permettent un diagnostic sérieux et la prescription d'un traitement adéquat n'est pas moins dangereuse que celle des médicaments et les pannes très souvent imaginaires ou provoquées du matériel d'imagerie. Ce problème est parfaitement connu des médecins qui n'ont aucune autorité, ni morale ni hiérarchique, sur les radiologues. Le docteur en médecine Barkat* a abandonné le secteur de la Santé au bord de l'agonie. Djamel Ould Abbès a plongé ce secteur vital dans un coma profond. Pourtant jamais l'Etat n'a débloqué autant de dollars et d'euros pour améliorer la qualité des soins, les équipements et la prise en charge des malades. A quoi a servi tout cet argent ? Ce n'est pas l'APN croupion qui demandera des comptes à ces deux ministres que l'ont dit amis personnels du monarque sans couronne Bouteflika. Ahmed Ouyahia n'a pas demandé à son subalterne de démissionner. Il lui a seulement retiré le dossier de l'importation des médicaments qui est aussi pourri que les dossiers d'importation qui ont fait de notre pays le plus grand dépotoir des rebuts de l'industrie européenne et asiatique. Tant pis pour les malades dont l'état de santé s'est soit aggravé soit devenu irréversible. Tant pis pour les malades qui sont morts à cause des pénuries des médicaments, des réactifs et des longues et fréquentes mais inexplicables pannes du matériel d'imagerie* et de l'insuffisance de ce matériel essentiel pour un diagnostic efficient dans de nombreuses wilayas. Disons le sans fausse pudeur : Dans un pays gouverné par des êtres humains les sanctions auraient été à la hauteur des crimes. Des ministres aussi négligents que Barkat et Ould Abbès (avec la conseillère de celui-ci qui est sa propre fille) auraient été « démissionnés » et jetés en prison… Les associations des malades et des parents de malades, des médecins et des associations des droits de l'homme auraient été autorisés de se constituer parties civiles. Même le premier ministre aurait démissionné. Mais nous sommes dans un pays où l'incompétence, la médiocrité et la malhonnêteté demeurent les principaux critères, que dis-je, les meuilleurs diplômes pour l'accession aux plus hautes fonctions quand on a une carte FLN, RND, HAMS ou quand on a une bonne relation avec la famille autoproclamée « révolutionnaire ». Cette même famille qui a, en 1962, détourné la révolution algérienne de son magnifique parcours et s'accroche à ce jour aux privilèges du pouvoir en abandonnant le pays aux prédateurs. Hocine Mahdi Le 16 novembre 2011 *) Confié à Barkat le ministère de l'Agriculture a dévoré un budget jamais égalé sans améliorer la production ni parvenir à l'autosuffisance qui était le principal objectif du ministre.