Le 7 octobre 2020, la campagne électorale pour la constitution du régime commence. Comme toutes les campagnes, celle-ci ne dérogera pas à la règle. Et pour cause ! Le régime accomplit uniment une formalité. Par ailleurs, en élaborant la constitution loin du peuple, la campagne suivra surement le même chemin. En tout cas, aux yeux du régime, ce texte ne sert qu'à respecter un calendrier, destiné plutôt à la consommation extérieure. Dans la réalité, la constitution est utilisée comme un moyen de contrôler le peuple. Pendant des décennies, ce dernier s'est plié aux exigences du régime pour vivre en paix. Hélas, malgré une patience de 58 ans, le peuple n'a ni la paix ni la démocratie. En tout cas, jusqu'à février 2019, le régime gouvernait sans partage. Bien que les différents textes fondamentaux aient consacré le respect des libertés, dans la pratique, chaque chef de l'Etat désigné choisissait avant tout la constitution lui garantissant de se maintenir le plus longtemps possible au pouvoir. Qu'en est-il depuis février 2019 ? Après s'être accroché à la candidature de Bouteflika, le régime a fini par le lâcher en avril 2019. Grâce à la pression du hirak, le régime a cédé sur un seul point : le retrait de la candidature d Bouteflika. Pour bien garder la main sur le processus politique, le régime a appliqué l'article 102 où toutes les formes n'étaient pas respectées. En effet, ce fut le chef de l'Etat-major qui l'avait annoncé dans une caserne. Légalement parlant, ce devait être les membres du conseil constitutionnel qui auraient dû constater l'incapacité du chef de l'Etat à poursuivre sans mandat. Mais, pas à deux semaines avant la fin de son mandat de 5 ans. Or, ce conseil était déjà disqualifié. En validant le dossier du candidat Bouteflika, il ne pouvait pas prendre l'initiative de mettre fin à son mandat. En plus, est-ce qu'ils avaient le courage et l'éthique pour trancher ce genre de question ? En vendant leurs âmes, les fonctionnaires –quels que soient leurs niveaux –se battent pour l'intérêt du régime. Dans la plupart des cas, cela se fait au détriment des intérêts du pays. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que, depuis le 12 décembre 2019, la situation n'a pas évolué d'un iota. Bien que le nouveau régime parle de la nouvelle Algérie, du respect des libertés, sur le terrain, le citoyen constate l'inverse. Sur le respect des libertés, le régime de Tebboune est parfois jugé pire que celui de Bouteflika. Et quand on sait que Bouteflika n'avait aucun respect pour les libertés, il n'est pas compliqué de deviner le résultat. Pour le reste, il ne fait que copier ses prédécesseurs. Ainsi, la constitution 2020 a été rédigée par des experts, comme l'avaient fait ses prédécesseurs. La seule différence, c'est que Tebboune fait face à la contestation du peuple algérien, lequel voulant une République digne des aspirations de ceux qui l'ont libérée. Enfin, la reprise des manifestations, depuis le 5 octobre 2020 à Alger, est un signe positif renseignant sur la volonté du peuple algérien de rompre avec l'ancien régime. Mais, pour réussir ce pari, il y a une condition à satisfaire : maintenir quoiqu'il arrive le caractère pacifique et civilisé des manifestations politiques.