La courbe des contaminations au Covid-19 ne fléchit pas. La barre des 149 cas a été atteinte ce lundi. Conséquence directe : les structures de santé sont saturées à hauteur de 75% en moyenne. L'augmentation du nombre de personnes admises en réanimation constitue une véritable source d'inquiétude. Face à cette situation, le Comité scientifique recommande de réduire le temps d'hospitalisation des patients contaminés et de traiter les cas bénins à domicile. Nawal Imès - Alger (Le Soir) - La pression sur les hôpitaux dédiés à la prise en charge des contaminations au Covid-19 est montée d'un cran ces derniers jours. La moyenne d'occupation des lits réservés aux patients dont la contamination est confirmée varie de 60 à 75%. Il ne s'agit là que d'une moyenne puisque certaines structures affichent complet. C'est le ministre de la Santé qui le révèle, affirmant que l'augmentation du nombre des cas sévères et ceux se trouvant en réanimation est tout aussi inquiétante. Dimanche, ils étaient 53 à être admis en réanimation, alors que depuis plusieurs semaines, le nombre s'était stabilisé autour d'une vingtaine de cas. Comment l'expliquer ? Il s'agit, selon le ministre de la Santé, soit de la preuve de la virulence du virus, soit de la proportion des cas graves par rapport au nombre total des cas confirmés. Conséquence directe de cette situation : le séjour en structure hospitalière sera désormais réduit. Les patients y passeront cinq jours au lieu de huit, alors que les cas jugés bénins pourront être confinés et traités à domicile. Il ne s'agit , selon le ministre de la Santé, pas de « solutions de facilité » mais de pratiques utilisées par beaucoup de pays au moment du pic épidémique. L'Algérie est-elle justement en train de vivre ce scénario déjà vécu par de nombreux pays ? À ce sujet, les déclarations sont aussi nombreuses que contradictoires. Le porte-parole du Comité scientifique en charge du suivi de l'épidémie dit une chose et son contraire. Le Dr Fourar annonçait samedi que la situation épidémiologique dans certaines wilayas pouvait pousser à renoncer aux mesures d'allégement du confinement, avant d'adopter, deux jours plus tard, un discours beaucoup plus rassurant. Au moment où le bilan faisait état de la contamination de 140 nouveaux personnes au Covid-19 contre 127 samedi, le porte-parole dudit comité assurait que « cette hausse n'est pas inquiétante. Elle est naturelle et s'explique par la reprise de plusieurs activités commerciales et la réouverture de nombreux magasins. Mais aussi par le non-respect des mesures sanitaires, notamment le port du masque, la distanciation physique et le lavage des mains ». Des propos qui se veulent rassurants, alors que les échos émanant des structures de santé sont loin de l'être. La situation épidémiologique dans certaines wilayas est loin d'être rassurante. C'est le cas de Sétif où une équipe d'épidémiologistes tente de comprendre les mécanismes de transmission et les raisons de l'existence de plusieurs foyers de contamination. Une mission normalement dévolue à la cellule présidée par le Pr Belhocine et qui était chargé de mener des enquêtes épidémiologiques ciblées. Un travail qui n'a toujours pas commencé, alors que plusieurs wilayas du centre et de l'est du pays continuent d'enregistrer des taux records de contamination. N. I.