Les partis appelant les Algériens à prendre part au référendum de demain dimanche, tout en les exhortant à voter contre le projet de révision constitutionnelle, ont renouvelé ledit appel la veille de ce rendez-vous. M. Kebci - Alger (Le Soir) - Le Mouvement pour la société de la paix (MSP), le Front pour la justice et le développement (FJD), le mouvement Nahda et trois autres partis en cours de constitution, à savoir le mouvement Azm, l'Alliance nationale pour le changement (ANC) et le Mouvement social démocratique (MSD) estiment que le projet d'amendement de la Constitution «ne répond pas aux aspirations des martyrs de la glorieuse guerre de Libération nationale de novembre 1954», comme il «ne consacre pas les revendications du mouvement populaire du 22 février 2019». Mais pas que cela, ces partis de la mouvance islamiste auxquels se sont joints des partis en gestation se réclamant de la mouvance démocratique estiment également que ledit projet, objet du référendum de demain dimanche, «ne consacre pas également les espoirs du peuple algérien en un véritable et profond changement, et n'est pas à la hauteur des engagements du président de la République». Aussi, ces partis qui appellent à désapprouver ce texte en votant contre estiment, dans un communiqué sanctionnant une rencontre tenue au siège du MSP, que le processus emprunté par ce projet pèche par un «manque criant de crédibilité et de transparence», à commencer par la «désignation du comité d'experts non représentatif et non équilibré». Un comité demeuré tel quel, en dépit des demandes insistantes en vue de la modification de sa composante de nature à susciter un consensus. Ce qui a, malheureusement, selon eux, abouti à une «mouture choquante et décevante». Par ailleurs, ces partis dénoncent les pratiques d'exclusion ayant accompagné la campagne référendaire qui a pris fin mercredi dernier à minuit. Des pratiques, dont notamment l'empêchement des partis et des personnalités désapprouvant ledit projet de révision constitutionnelle de s'exprimer. Pour rappel, le MSP avait annoncé à la fin du mois de septembre écoulé qu'il votera non sur le projet de révision constitutionnelle. À l'appui de cette résolution du conseil consultatif national du mouvement, des «articles toxiques», à l'instar de l'article 65 alinéa 4 qui, selon le président du mouvement, «rend le système éducatif neutre sans rapport avec l'identité de la nation, et qui ne doit pas subir les influences idéologiques et politiques». Pour Abderezzak Makri, «l'empreinte laïque est claire et bien visible», estimant, par ailleurs, que l'article 51 alinéa 3 «considère la mosquée comme étant une institution laïque qui l'empêche de s'immiscer dans les domaines politiques et idéologiques». Pour lui, «cet article est laïque et veut sortir la mosquée de son rôle de conscientisation du citoyen», regrette-t-il. D'autres dispositions contenues dans le projet d'amendement constitutionnel déplaisent au MSP, comme l'article 40 qui, selon Makri, «permet une immixtion, y compris entre les murs d'un foyer». Pour ce qui est de tamazight, Makri réitère qu'elle doit être prise en charge « dans son cadre arabe et islamique». Pour sa part, le parti que préside Abdallah Djaballah affirme que la commission chargée de l'élaboration de ce projet de révision constitutionnelle est composée majoritairement de membres «laïcs», estimant que «cette Constitution sera une malédiction, pour le pouvoir et pour les Algériens qui voteront par oui». Pour sa part, le mouvement Nahda justifie son non à ce projet d'amendement constitutionnel par ses réserves concernant certaines dispositions, les mêmes que celles soulevées par ses pairs de la mouvance verte qui, selon lui, «ne sont pas à la hauteur des espérances». M. K.