Les vaccins produits par le laboratoire anglo-suédois sont sous la loupe, et ce, depuis la suspension de la vaccination anti-Covid d'au moins 12 pays par mesure de précaution. En Algérie, «la situation est sous surveillance et aucun cas présentant des effets secondaires graves et notamment de thrombose rénale n'a été détecté à ce jour», atteste la Pr Loumi Nadjat, directrice du Centre national de pharmacovigilance et matériovigilance (CNPM). Et si en Europe, plusieurs pays ont annoncé la suspension temporaire de la vaccination par AstraZeneca suite à l'enregistrement par les agences sanitaires de 30 cas de thrombose (formation de caillots sanguins) survenus dans les jours suivant une opération de vaccination, la situation est loin d'être similaire en Algérie. Le CNPM, le seul habilité à étudier les effets secondaires des vaccinations et par le biais de sa directrice générale, affirme «qu'aucun cas n'a été enregistré en Algérie » et de poursuivre : « Même en France, où un seul cas de thrombose rénale est signalé, les études sont en cours pour déterminer si la patiente n'aurait pas d'antécédents, donc, il est prématuré d'affirmer que c'est à cause du vaccin.» La Pr Nadjat Loumi soulignera qu'«au niveau de notre centre, nous collectons les informations des 48 wilayas, les études sont lancées pour tous les effets secondaires qui risquent de survenir après la vaccination». Par ailleurs, il est à préciser que les 30 cas de thrombose survenus ont été recensés chez 5 millions de personnes vaccinées par AstraZeneca à travers le monde. Cela ne pourra en aucun cas mettre en doute la relation bénéfice/risque du produit. En plus, il pourrait s'agir de certains lots spécifiques puisqu'il y a 12 pays qui ont temporairement suspendu le recours au vaccin d'AstraZeneca «par mesure de précaution» et 7 autres ont simplement retiré des lots de vaccin, tout en poursuivant leur campagne avec le même vaccin. Pour rappel, le 1er février dernier, l'Algérie avait reçu une première cargaison de 50 000 doses du vaccin AstraZeneca. L'Institut Pasteur d'Algérie (IPA) a passé une commande de 5 millions de doses dans un premier temps pour ce vaccin classique sur lequel l'Agence européenne des médicaments s'est prononcée favorablement le 29 janvier. Tout ce qu'il faut savoir sur le vaccin C'est un vaccin anti-Covid-19 à vecteur viral non réplicatif. Il se présente sous la forme d'une solution pour injection en flacon multidose. La suspension est incolore à légèrement marron, claire à légèrement opaque, avec un pH de 6,6. Il est uniquement destiné pour une injection intramusculaire, de préférence dans le muscle deltoïde du bras supérieur. La vaccination par voie intramusculaire (IM) est possible chez les patients sous anticoagulants à condition de respecter certaines précautions comme le recours à une aiguille de petit calibre, exercer une pression ferme au point d'injection sans masser ni frotter pendant au moins 2 minutes, informer du risque d'hématome et surtout ne pas injecter le vaccin par voie intravasculaire, sous-cutanée ou intradermique. Parmi ces mises en garde et précautions d'emploi, le vaccin doit être administré avec prudence aux personnes qui reçoivent un traitement anticoagulant ou à celles qui souffrent de thrombocytopénie ou de tout autre trouble de la coagulation (telle une hémophilie) car des saignements ou des ecchymoses peuvent survenir à la suite d'une administration intramusculaire chez ces personnes. Ilhem Tir