La direction nationale du Front des forces socialistes (FFS) a choisi la salle Sennani de la ville de Boumerdès pour animer le premier meeting officiel entrant dans le cadre de la campagne électorale des élections locales du 27 novembre prochain. Ce rassemblement a été animé par le docteur Hakim Belahcel, membre de l'instance présidentielle (IP) de ce parti, en présence du premier secrétaire Youcef Aouchiche. Avant d'appeler les citoyens de Boumerdès à voter pour les listes du FFS, le docteur Belahcel a abordé plusieurs problèmes politiques et organisationnels qui se posent au pays. Belahcel commence par s'attaquer au nouveau dispositif électoral qui, selon lui, crée des entraves aux candidats. «Il s'agit aujourd'hui du baptême du feu de notre conquête du pouvoir local à l'échelle de cette wilaya, qui demeure l'un des fiefs traditionnels et symboliques du FFS depuis sa fondation.» Sur le nombre faible de listes présentées dans la wilaya de Boumerdès – 7 sur 32 communes —, l'orateur jette la pierre à l'administration. «Néanmoins, il faudra reconnaître que la loi électorale et les mesures coercitives imposées par les autorités ont sérieusement freiné notre dynamique initiale pour prétendre à une participation plus massive à travers la wilaya et le territoire national», déplore-t-il. Pour lui, les autorités du pays ne sont pas au diapason avec les exigences démocratiques du pays. Il assènera à ce propos : «Nous aurions tant souhaité que les autorités de notre pays s'élèvent au rang de nos préoccupations patriotiques qui nous ont dicté ce choix courageux de participer aux prochaines élections locales anticipées.» Selon le docteur Belahcel, les incessants appels du FFS au dialogue inclusif et à «un compromis historique pour sauver notre patrie des multiples menaces qui la guettent» sont restés sans écho. Il pense que le pays «traverse en ce moment l'une des périodes les plus sombres de toute son histoire». L'orateur rappelle que le FFS revendique «vigoureusement la libération de tous les détenus politiques et d'opinion et l'ouverture des champs politique et médiatique pour revigorer une scène politique paralysée». Par la suite, le dirigeant du FFS a longuement abordé l'acte de guerre perpétré par les FAR (Forces armées royales) marocaines avec des moyens de guerre sophistiqués contre de paisibles citoyens algériens qui se livraient à des activités légales. Il dira à ce propos : «Le dramatique incident qui a coûté la vie à trois de nos compatriotes aux frontières de la Mauritanie, ciblés par un bombardement marocain, confirme nos appréhensions initiales sur les vives turbulences qui existent tout au long de nos frontières. Instabilité inquiétante dans la région du Sahel, calme précaire chez notre voisin libyen et puis les manœuvres condamnables et inacceptables du Makhzen marocain.» Plus virulent, le membre de l'IP du FFS dénonce : «Le FFS réaffirme son attachement inaliénable et indiscutable à la sauvegarde de la souveraineté et l'unité nationales. De même qu'il dénonce avec une extrême fermeté l'ingérence du régime marocain dans les affaires internes du pays et son soutien assumé à des réseaux qui aspirent à la dislocation de la Nation algérienne, pour la livrer aux tentations néocolonialistes et sionistes.» Revenant sur la politique interne, Belahcel affirme que son parti est pour le changement radical. «Nous sommes pour un changement radical, populaire et souverain. La radicalité dans notre éthique politique rejette la violence. Le changement populaire dans notre stratégie rejette le néo-populisme.» Abachi L.