La semaine a été pénible. Pour la deuxième fois, le procès d'Amor Benamor, qui devait se tenir jeudi passé, a été reporté. Cette hoistoire est doublement pénible à vivre pour beaucoup d'Algériens. D'abord pour ce qu'elle est, à l'instar de tous les autres scandales du genre. Ensuite, parce qu'elle est un peu spéciale. Amor Benamor sortait des produits de très bonne facture, semblait intégrer un management performant et moderne et passait pour un vrai fleuron de l'industrie alimentaire. Terrible désillusion, il n'était que ça, au final : «Entre 2011 et 2017, les moulins du groupe Amor Benamor à Corso (Boumerdès) ont bénéficié d'un quota de semoule et de farine subventionnés, alors que les unités de production étaient à l'arrêt. Une partie de ces produits a été revendue alors qu'une autre a été affectée à la fabrication de pâtes supérieures destinées à l'exportation.» Pénible, vraiment ! La semaine a été pénible. Il ne faut jamais mentir au peuple ? Peut-être. Il y en a qui diront plutôt «sûrement». Les uns peuvent s'installer dans leurs certitudes et les autres introduire leurs nuances. Hier au JT de la mi-journée d'une télé privée, un professeur de médecine disait qu'il faut arrêter de donner les chiffres de contaminations au Covid-19 parce qu'ils sont mensongers. Les chiffres déclarés, c'est un secret de Polichinelle, résultant exclusivement des tests effectués et des hospitalisations. Entièrement d'accord avec vous, Professeur. Il y en a quand même qui pensent qu'il faut aussi arrêter de dire la... vérité aux Algériens ! Déjà qu'avant ça, ils ne se bousculaient pas pour se vacciner et les gestes barrières étaient le dernier de leur souci. Vous imaginez comment ils vont se comporter maintenant qu'on leur a dit que le variant Omicron ne développe pas les formes graves de la maladie ! La semaine a été pénible. On aurait pu «zapper» le sujet dans cet espace, histoire de vraiment passer à autre chose mais que voulez-vous, on n'a pas pu. Le pays a eu trop mal et le fait a marqué l'actualité au point qu'il en a été l'unique sujet «sérieux» du week-end. Les Verts sont éliminés de la CAN et le match de l'espoir a viré au cauchemar. On passe à la Coupe du monde, si vous n'y voyez pas d'inconvénient. La semaine aurait pu être moins pénible, puisque le pétrole se négocie à un prix qui flirte avec les 90 dollars. Selon les spécialistes, cette substantielle augmentation est arrivée plus vite parce que les ralentissements de l'activité économique mondiale prévus en raison du... variant Omicron n'étaient finalement pas au rendez-vous. Le reste relève, évidemment, de l'offre et de la demande. Est-ce que les Algériens savent que le prix du pétrole a augmenté ? On ne sait pas. De toute façon, on ne les a jamais vus jubiler parce que le brent a atteint les sommets. On ne sait pas pourquoi, mais c'est ainsi. S. L.