Les fausses déclarations des producteurs et le monopole dans la distribution seraient à l'origine des pénuries cycliques et de la spéculation qui en découle qui touche les produits de large consommation qui se trouvent être soutenus par l'Etat. M. Kebci - Alger (Le Soir) - Le rapport, finalisé avant-hier, en fin de journée, par la commission des affaires économiques, du développement, de l'industrie, du commerce et de la planification de l'Assemblée populaire nationale à l'issue de l'enquête menée sur le terrain par sept de ses membres, tente de cerner la problématique récurrente de la pénurie des produits de large consommation soutenus par l'Etat et de son inévitable corollaire, la spéculation. Une double contrainte qui provoque une hausse vertigineuse des prix de ces produits. Le rapport qui devait être remis, hier mardi, au président de la Chambre basse du Parlement, met le doigt, selon Hicham Sfar, membre de ladite commission d'enquête, sur les principales causes de la rareté des produits alimentaires de large consommation et de la spéculation qui provoque la hausse de leurs prix. Notre interlocuteur cite, en tout premier lieu, les fausses déclarations des producteurs de ces produits. En fait, des productions «fictives» qui ne correspondent pas aux quantités réelles mises sur le circuit de distribution. Le but étant de «gonfler» les subventions allouées à ces produits de large consommation. Et au parlementaire du Rassemblement national démocratique de s'interroger sur le rôle des services de contrôle relevant des ministères concernés, ceux de l'Industrie et du Commerce, notamment. Pour Sfar, la source du problème se situe à ce niveau puisque ces fausses déclarations, en plus de siphonner les colossales sommes mobilisées annuellement par l'Etat pour le soutien des prix des produits de large consommation, provoquent des manques sur le marché. Notre interlocuteur cite également un problème soulevé par ces mêmes producteurs, à savoir un retard récurrent dans l'encaissement desdites subventions, ce qui met nombre de ces producteurs dans des difficultés financières. Le parlementaire estime, par conséquent, que la spéculation est «loin de constituer la cause majeure de cette pénurie et de la flambée des prix de ces produits de première nécessité comme avancé par le ministère du Commerce». Un département dont ledit rapport brocarde les services du contrôle, non sans relever un autre facteur déterminant dans la spéculation et la rareté de ces produits. Il s'agit, soutient Sfar, du «monopole dans la distribution, estimant «non raisonnable que l'Etat y soit absent». Il y a aussi la maigre marge bénéficiaire concédée aux détaillants qui fait que ces derniers ne commercialisent plus ces produits, notamment l'huile de table. Ajoutez à cela l'obligation de facturation mal comprise par les commerçants qui ignorent que cette procédure ne concerne que la TVA (taxe sur la valeur ajoutée) et pas le prix total du produit. Ceci sans oublier la toute nouvelle loi anti-spéculation qui fait que cette mission est assurée par les distributeurs exclusifs des usines de production. D'où l'indisponibilité de ces produits dans nombre de localités et de villes du pays. Le député du RND, qui estime que «c'est l'offre qui combat la spéculation», relève un autre fléau, celui de la contrebande qui touche ces produits de large consommations. Des produits que «nos compatriotes du Grand Sud acquièrent chez nos voisins, maliens surtout, et au prix fort. Chose qui nous révolte et que nous n'acceptons pas», regrette notre interlocuteur. M. K.