Hier, les chauffeurs de taxi devaient être en sit-in devant le ministère des Transports. La colère de cette corporation est cyclique, rarement lisible et surtout pas très populaire. De manière générale, elle se décline en rassemblement de protestation, en déclaration syndicale ou, plus rarement, en grève. S'il y a moins de débrayages que de... promesses chez les taxis, l'explication est plutôt simple : ça ne suit pas trop, parce que la représentation syndicale dans le métier n'est pas très brillante. D'abord en raison de la divergence des intérêts. Ensuite parce que les chauffeurs de taxi ne sont pas tous logés à la même enseigne socio-professionnelle. Et enfin parce que les disponibilités au service ne sont pas égales. Vous avez déjà entendu dans la foulée des revendications des « taxieurs » un mot sur l'amélioration de la qualité de leur service ? Vous les avez entendus parler du... client, l'unique pourvoyeur de leurs revenus ? Pourtant, le client, en a bavé, des taxis ! Comme pour d'autres prestations de service, on l'appelle «l'usager», un terme pas si neutre, encore moins innocent. Il réduit quand il n'exclut pas la notion de... droit. Les droits, ce sont les taxis qui en ont et souvent dans l'abus. Ils ont une... destination alors que c'est le client qui devrait en avoir une. Ils ont des quartiers ou des rues blacklistés. Ils ont des compteurs mais imposent parfois-souvent «la course». Quand ils sont fumeurs, ils allument leur clope et demande la permission ensuite. C'est leur musique, leur prêche ou leur radio qui passe. Si vous n'avez pas de monnaie, vous passez un sale moment... Avec tout ça, il faut en trouver un, à certaines heures de la journée ! Les droits, les taxis doivent certainement en avoir, puisqu'ils ont des devoirs, même si on ne les voit pas beaucoup, même s'ils n'en parlent jamais. Depuis quelque temps, le service s'est amélioré pour les... usagers. Depuis exactement l'apparition des applications VTC (voiture de transport avec chauffeur). Eh oui, on n'arrête pas le progrès ! En plus, une fois n'est pas coutume, ça marche ! On comprend, dès lors, que la principale revendication des «taxieurs» en colère soit la... suppression pure et simple de ces inventions du diable qui leur pourrissent la vie, les obligent à faire des efforts et même à tenir compte du client pour faire bouillir la marmite ! C'est très sérieux, ils «revendiquent» le monopole. Et n'allez pas imaginer qu'ils promettent d'améliorer le service tout en sauvegardant leurs intérêts. Ils veulent seulement perpétuer statu quo et privilèges. Et ils le disent haut et fort. Enfin, pas tous, pendant qu'on nous dit des choses, il y en a qui bossent, quand même. S. L.