A�t Ahmed s�invite au d�bat. Il a adress� hier un message aux Alg�riens o� il propose une sortie de crise. Une lettre dans laquelle il estime n�cessaire une mobilisation de tous pour aboutir � l�autod�termination du peuple qui passe inexorablement par une assembl�e constituante. Nawal Im�s - Alger (Le Soir) - Le leader du Front des forces socialistes (FFS) sort de son silence. Dans un long message adress� au peuple alg�rien, intitul� �Pour une alternative d�mocratique et pacifique�, il fait un diagnostic de la situation politique et propose des solutions car, dit-il, �� chaque fois que cela sera n�cessaire, il faudra apporter les clarifications indispensables � une v�ritable construction politique nationale, d�mocratique, populaire et pacifique�. �Cinquante ans apr�s, nous voici face aux m�mes absences� Le num�ro un du FFS commence par dire que l�Alg�rie ne saurait �tre en marge des mouvements qui traversent la r�gion. �La crise alg�rienne s�inscrit naturellement dans le cadre des crises en cours. Pour autant, il n�est pas question de c�der � une quelconque �contagion d�mocratique� dans l�explication et le traitement de chaque situation nationale�, �crit-il, estimant que l�occasion est tout de m�me donn�e pour �mettre � nu les pratiques de d�politisation et de d�sarmement moral propag�es par les tenants de la violence�. A�t Ahmed n��pargne pas au passage ceux qui �trop press�s de substituer leur agenda � celui de la soci�t�, ils ont voulu profiter de quelques confusions m�diatiques soigneusement entretenues pour semer, encore une fois, le trouble�. La crise, A�t Ahmed situe ses pr�mices au lendemain de l�ind�pendance. �Cinquante ans apr�s la proclamation de l�ind�pendance nationale, nous voici face aux m�mes absences : absence d�un Etat de droit, absence de vie politique, absence de constitution digne de ce nom, absence d�institutions l�gitimes capables de prot�ger le peuple autant que le pays des abus et d�assurer son droit � vivre dans la libert� et la dignit�, �crit-il. Et d�ajoutant : �C�est la part confisqu�e de d�mocratie, de libert�, de souverainet�, de citoyennet�, de justice et d��galit� devant la loi dans la construction d�un v�ritable Etat de droit qui a troubl� les lendemains des ind�pendances. Et c�est cette part de libert� confisqu�e qui revient p�riodiquement, port�e par de nouvelles g�n�rations, pour affirmer, haut et fort, que sans libert� des individus et des peuples, il n�y a ni ind�pendance ni souverainet� nationale, ni d�veloppement �conomique, politique et social�. Ni guerre civile ni dictature Comment sortir de cette crise quasi chronique ? Le pr�sident du FFS consid�re qu�il serait �l�ger de croire qu�il suffirait de dissoudre des institutions ou des partis pour que sortent de leurs d�combres d�autres institutions et d�autres partis tout pr�ts pour un usage d�mocratique. Tort surtout de croire que l�union est dans le reflux du politique au profit du fusionnel. Les unions sacr�es et les faux consensus ne donnent que de fausses solutions�. Une priorit�, cependant, �la construction d�un syst�me politique qui rende sacr�e la pr�servation du sang des Alg�riens. Et cela ne sera possible que dans le cadre d�un Etat de droit, construit pr�cis�ment par les gens pour respecter et faire respecter le droit des gens�. A�t Ahmed pr�conise une �autod�termination du peuple� qui doit imp�rativement passer par �un ancrage social plus large�. Aux acteurs de ces luttes, estime A�t Ahmed, il manque �de se voir et de savoir ce qui les lie et ce qui les s�pare et comment ne pas tomber dans les pi�ges de la division, de la dispersion et de la diversion�, au moment o� �le mur de la peur a �t� remplac� et aggrav� au plus profond de la soci�t� par un mur de lassitude et de d�go�t devant la v�nalit� et la vassalit� des fausses �lites impos�es � l�ombre de la terreur, de la mafia politico-financi�re, des �lections truqu�es, des m�dias sous haute surveillance �. Seule alternative possible, une r�organisation en profondeur de la soci�t�. �Du collectif de quartier au mouvement syndical, de l�association �cologique au mouvement d��tudiants et du mouvement des femmes pour leurs droits � celui des lyc�ens, des ch�meurs, de l�organisation autonome des cadres, des intellectuels, des universitaires � l�organisation s�rieuse des entrepreneurs et de toutes les corporations. Pour que la vie des partis politiques ne soit pas qu�une lutte perp�tuelle pour le positionnement interne. Pour que la vie politique nationale ne soit pas mise en hibernation entre deux �lections. Et pour que le pays ne soit pas en permanence mis en demeure de choisir entre la peste de la guerre civile et le chol�ra de la dictature politique ou religieuse. � Au terme de ce processus, estime A�t Ahmed, la remobilisation citoyenne aboutira � �la refondation institutionnelle, qui remette les droits des citoyens, leur s�curit� et leur d�veloppement ainsi que ceux du pays au c�ur d�une constitution digne de ce nom, parce qu�enfin issue d�une assembl�e constituante librement �lue par des Alg�riens libres.�