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ENQU�TE-T�MOIGNAGES
Quand les parents jouent � la poup�e humaine
Publié dans Le Soir d'Algérie le 20 - 10 - 2012

Que ce soit avec des parents �civilis�s�, fashion et � l�occidentale, qui ne l�sinent sur aucun moyen pour s�habiller et habiller leur prog�niture ; ou bien avec ceux dont la religiosit� aigu� les pousse � d�guiser de jeunes enfants en religieux accomplis ; le m�me constat s�impose, l�instrumentalisation des enfants pour bien para�tre en soci�t�, quitte parfois � g�cher des moments de na�vet� et d�innocence ; des instants �ph�m�res d�une dizaine d�ann�es et qui se retrouvent g�ch�s par des parents qui projettent leurs propres d�sirs chez leurs enfants, transform�s pour l�occasion en accessoires de mode.
Lina, 6 ans, petite Lolita en culotte courte
Le ph�nom�ne de b�b� Lolita prend de plus en plus d�ampleur dans nos soci�t� modernes, notamment avec l�afflux de marchandises textiles venues d�Asie qui imitent aussi bien les v�tements des grandes marques pour enfants que les gammes aguicheuses, voire sexy, destin�es jusque-l� pour les adultes. En effet, nombre de petites filles alg�riennes, � l�exemple de Lina, se retrouvent accoutr�es de tenues affriolantes, parfois ind�centes, que leurs mamans leur font porter et qui les transforment en mini- Lolitas. Assia, enseignante et maman de Lina, explique le choix vestimentaire pour sa fille a�n�e de 6 ans : �Ma fille est jeune et elle peut donc mettre ce qu�elle veut sans avoir l�air de faire mauvais genre. Par ailleurs, c�est la mode qui impose nos choix, notamment les pantalons slim qui ont inond� les �tals et dont on ne peut plus faire fi. Je ne vois aucun inconv�nient � habiller ma fillette en Lolita ; au contraire, ma situation sociale me permet de la g�ter, je lui offre tout ce qu�elle d�sire et je fais d�elle une idole et un mod�le � suivre pour ses camarades d��cole.�
Le�la, 50 ans, une maman de �traditions�
Selon cette directrice d��cole primaire, maman de trois enfants, voir des petites filles de six ans habill�es en femmes fatales est carr�ment inacceptable, surtout dans une soci�t� o� les traditions et la religion ne permettent pas ce genre d�accoutrement. Cette m�re de famille explique sa position vis-�-vis de ces d�rapages vestimentaires : �Loin des principes religieux et sociaux qui doivent rester priv�s et personnels, le bon sens voudrait que les v�tements pour enfants soient confortables et pratiques (dits casual) alors que ceux qui sont propos�s pour les fillettes dans nos magasins sont aux antipodes du confort ; des pantalons boudinants, synth�tiques et de surcro�t taille basse incommodants et disgracieux, des hauts en dentelle ou des chemisiers transparents qui laissent transpara�tre des corps ch�tifs et sans formes. Un ph�nom�ne inqui�tant surtout quand on pense � la convoitise perverse de certains pr�dateurs en libert�.� Une tendance qui flirte avec le danger et dont les m�faits ne sont pas toujours pris au s�rieux ; venue via les cha�nes satellitaires qui exhibent, non sans fiert�, les enfants des stars habill�s � la mode adulte. C�est le cas de la petite Suri Cruise, fille ador�e des deux stars hollywoodiennes Tom Cruise et Katie Holmes, qui, � peine 4 ans, une vraie garde-robe d�adulte qui part des souliers � talons aux trench coat et autres vestes � la mode. Un mod�le de modernit� que certaines mamans imitent en consacrant des budgets parfois faramineux pour habiller leurs petites poup�es, sans compter sur les autres, aux moyens limit�s, et qui se tournent vers les produits asiatiques bas de gamme et pas toujours de bon go�t.
Hadja � 4 ans, c�est aussi chez nous
C�est avec l�arriv�e sur le march� des poup�es Fulla, la Barbie musulmane, aussi belle, blonde et irr�elle que la vraie, mais voil�e, que le ph�nom�ne des fillettes en hidjab s�est d�mocratis� en Alg�rie. De parents religieux plut�t fanatiques, les petites filles sont vite propuls�es dans le monde des adultes avec tout ce que cela comporte comme contraintes et obligations. C�est le cas de la petite Rahma qui, � 6 ans, porte le hidjab comme une grande. Sa maman ne cache pas la fiert� qui la submerge � chaque fois qu�elle regarde sa petite : �Rahma a tr�s t�t exprim� le souhait de porter le voile, certainement pour m�imiter ainsi que toutes les femmes de la famille ; �tant tr�s religieux, son p�re et moi avons vu d�un tr�s bon �il cet attrait pour la puret� de notre a�n�e. Ainsi, d�s ses 4 ans, ma petite avait sa collection de foulards et de robes qui vont avec, et c�est tr�s naturellement qu�elle s�est faite � cette tenue que lui envient beaucoup de ses camardes de classe. Bien entendu, je ne vois aucun inconv�nient � cela puisqu�ainsi, ma petite est non seulement bien habill�e mais aussi prot�g�e contre certains regards malveillants de la soci�t�. Je suis r�ellement fi�re d�avoir mis au monde un tel bijou et j�esp�re qu�elle restera vertueuse toute sa vie.�
Abdelkader, 54 ans, instituteur : �Le hidjab s�est impos� pour les petites filles durant la d�cennie noire�
Ce p�re de famille, qui travaille depuis plus de trente ans dans le domaine de l�enseignement primaire, a vu d�filer bien des g�n�rations. N�anmoins, ces derni�res ann�es, il a observ� un nombre tr�s important de fillettes de tous �ges habill�es � la mode musulmane. �Je travaille dans une petite �cole primaire de campagne, au sud de la wilaya de Bouira, une r�gion qui a v�cu et surv�cu aux affres du terrorisme et de l�int�grisme islamiste. Pendant ces ann�es noires, la plupart des fillettes ont d�sert� les bancs de l��cole et les rares autres qui ont eu le courage de rester ont d� se couvrir de la t�te aux pieds ; leurs parents avaient peur des enl�vements et des viols. C�est ainsi que ce comportement de terreur s�est transform� en une habitude vestimentaire que presque la moiti� des fillettes de l��cole ont, notamment celles des paliers sup�rieurs, adopt�e.
�Ma fille est jeune, elle n�a que 6 ans, peut donc mettre ce qu�elle veut sans avoir l�air de faire mauvais genre. Par ailleurs, c�est la mode qui impose nos choix, notamment les pantalons slim qui ont inond� les �tals et dont on ne peut plus faire fi.�
De nos jours, les nouveaux enseignants qui arrivent de la ville sont souvent effar�s de voir des gamines de sept ou huit ans venir � l��cole en hidjab ; une prof de fran�ais s�est m�me pr�sent�e au bureau du directeur pour demander que les parents de certaines �l�ves soient convoqu�s afin d�expliquer pourquoi ils imposaient cela � leur prog�niture, mais elle a vite d�chant� lorsqu�elle a entendu le r�cit de l�histoire de ce �foulard de l�honneur� qui a, malgr� tout, permis � certaines de nos �l�ves d�acc�der � des �tudes sup�rieures et de devenir cadres ou m�decins�.
In�s, 27 ans, enseignante de fran�ais : �J��tais choqu�e de voir � la t�l�vision des fillettes habill�es en femmes�
Cette jeune femme dynamique, qui se dit f�ministe et humaniste, nous raconte son premier regard sur une enfance dilapid�e par les adultes : �Comme des milliers de femmes dans le monde, j�ai �t� choqu�e de d�couvrir � la t�l� des fillettes de 4 ans habill�es en petites femmes accomplies ; Suri Cruise, Shiloh Jolie-Pitt ou encore Harper Beckham m�ont mise hors de moi avec leurs talons hauts, leurs sacs main et des fards plein la bouille. J�ai �t� encore plus scandalis�e par ces parents qui n�ont peur de rien et qui instrumentalisent leurs enfants. Mon �moi s�est d�cupl� lorsque, rejoignant mon premier poste, j�ai crois� une coll�gue accompagn�e de sa fillette qui n��tait pas encore scolaris�e mais dont la tenue vestimentaire m�a r�ellement choqu�e ; un pantalon slim taille basse avec une ceinture et des cha�nes qui pendouillaient d�un peu partout et un haut trop court et trop serr�, le tout port� par une fillette visiblement mal � l�aise qui ne cessait de remonter son pantalon ou de descendre son pull. J�ai �t� d�autant plus �c�ur�e vu que cette femme �tait universitaire et de surcro�t voil�e. Un autre paradoxe que j�ai d�couvert au sein des �coles primaires, notamment dans les r�gions recul�es et campagnardes, les fillettes qui portent le voile. J�ai pris mes fonctions en septembre, et deux semaines apr�s, une �l�ve de quatri�me ann�e arrive en classe portant le hidjab, cela m�a mis mal � l�aise surtout que moi, une adulte, je ne porte pas. Une semaine apr�s, deux autres l�on rejointe dans cet �lan, que je consid�re comme excessif mais qui n�est nullement de mon ressort. Leurs parents sont les seuls concern�s et je n�ai aucun droit sur elles � part celui de les instruire. Cependant, je n�ai pas pu tenir ma langue avec une autre fillette de troisi�me ann�e ; 7 ans, � laquelle j�ai gentiment demand� d�enlever son foulard en classe puisque voyais bien qu�il la d�rangeait et que ce n��tait pas du tout de son �ge. Le lendemain, � mon grand bonheur, Karima est venue la t�te nue et les �paules lib�r�es.� Et d�ajouter : �Je suis une musulmane convaincue, je fais ma pri�re quotidienne et je je�ne le Ramadhan, je ne vole pas et ne mens pas, je lis le saint Coran et les hadiths du Proph�te (QSSSL), mais je ne porte pas le hidjab, je consid�re que le fait de porter des v�tements simples et d�cents suffit dans une soci�t� moderne et en pleine mondialisation. Je respecte aussi les femmes qui portent le hidjab et je ne suis aucunement contre le fait de le faire porter aux adolescentes, mais franchement, � des petites filles qui ne connaissent rien de la vie, je trouve cela d�routant et parfois affligeant. Par contre, je suis encore plus s�v�re quand il s�agit des petites Lolitas ; car celles-l� risquent vraiment de devenir les proies de certains vautours, d�autant plus que se sont leurs parents, trop aveugl�s par leurs propres d�sirs, qui les exposent ainsi au danger et � l�insanit�. Ces parents doivent laisser leurs enfants vivre leur vie d�innocence et d�insouciance au lieu de jouer � la poup�e humaine.�


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