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L��CHO POURPRE DU SILENCE, DE ZOHRA BANI BOUKERROU
Les routes lumineuses du monde de la nuit
Publié dans Le Soir d'Algérie le 30 - 01 - 2013

Dans le silence et la solitude de la nuit, on distingue des gerbes d�un pourpre vif par endroits. Eclats qui s��lancent vers le ciel pour retomber en pluie d�or dans le jardin paisible...
Chaque fleur est alors paillet�e des �tincelles de vie qui r�percutent L��cho pourpre du silence, �cho r�p�t� en filigrane dans les po�mes de Zohra Bani Boukerrou. Le titre du recueil est, d�j�, une pr�cieuse indication de ce que sera cette po�sie-l� : le miroir de toutes les beaut�s du monde. Comme un op�ra qui, au th��tre, �blouit par les couleurs, les sons et les rythmes. Musique et danse des mots, fresques et tableaux ex�cut�s par un ballet en repr�sentation. Oui, ce sera de la vraie po�sie, comme on en fait rarement de nos jours, surtout qu�elle donne � �couter la parole la plus profonde de l��me, c�est-�-dire la musique. Ah ! cet art du langage qui s�duit par la beaut�, le charme, la d�licatesse. Un langage dans le langage, construit avec amour. Comment r�sister � la tentation ? Chose impossible. On plonge tout de suite dans la lecture des po�mes de Zohra Bani Boukerrou pour ne plus en �merger. Ils font �cho � nos r�ves et � nos tourments silencieux, en ce qu�ils expriment parfaitement les mouvements lyriques de l��me. Po�sie de l��motion, quand le c�ur parle. Dans le silence et la solitude de la nuit, il y a les r�ves partag�s par les �tres en qu�te de l�absolu. Dialoguer avec les �toiles leur conf�re d�ailleurs cet �trange pouvoir de d�voiler tout le myst�re de la vie. Mais laissons le po�te nous guider vers la lumi�re, sa source d�inspiration f�conde et d��l�vation : �Elle m�a montr� le chemin / Et quant tout �tait dans le noir / Elle brillait au lointain / Comme l��toile du matin.� Cette lumi�re est le phare qui guide la marche du navire pendant la nuit, au moment o� �La neige en larmes tombe sur la mer qui tremble�. Gonflement de la vague, temp�te sous un cr�ne, spleen, solitude et m�lancolie... �Pourquoi mon c�ur cette tristesse / Cette blessure dans le regard ? (...) Tu l�ves les yeux vers les �toiles / Cherchant en vain ta vraie patrie / L� o� serait ton id�al, / Tes racines et ta vraie vie.� Malgr� tout, le po�te garde le cap, ayant encore mille choses � dire et �raconter la beaut� du monde / L�aventure fabuleuse de l�homme �. L�odyss�e de Zohra Bani Boukerrou commence par un po�me cisel� comme nos magnifiques contes du terroir (Que mon conte soit beau et se d�roule comme un long fil !). Elle �crit dans ce premier po�me : �Je veux �crire des mots / Beaux comme une nu�e / D�oiseaux en plein vol / Comme un prisme g�ant / o� cr�pitent des arcs-en-ciel / Comme une pluie d��t� / Sur un champ de bl�.� La suite de son recueil fait penser � l�enfant ador� auquel la m�re s�attache, qu�il soit prodige, g�t� ou enfant terrible. Elle �crit pour sublimer les tourments, les d�ceptions, l�ardent besoin d�aimer et d��tre aim�e, les ann�es terribles v�cues par l�Alg�rie... Une sublimation pour un id�al. �Que ta vie soit un po�me aussi beau que ceux qu�a r�v�s ton intelligence�, disait Georges Sand. L��tre de passion, qui se r�alise pleinement dans ses po�sies le chante dans cet hymne � la vie : �La vie / Laisse-moi durer / Juste un peu plus / Flotter dans les nues / Sur cette bulle minuscule / Dont je ne serai / Jamais repue...� Pour que la libert� faite femme (�Cours gazelle l�g�re�) puisse boire �Dans la coupe des jours� qui exalte et enivre : �Je veux respirer la fleur d�ambre / L�ivresse poivr�e de l��illet.� Le c�ur du po�te, d�bordant de tendresse, est d�sormais �Bouche ail�e / Semant des baisers / Sur des r�ves dor�s.� Les r�ves dor�s pour ne pas entendre le ch�ur c�l�brant la nuit noire. R�ver pour chasser au loin le ch�ur des oiseaux de malheur que forment l�exil int�rieur, la m�lancolie (�La pens�e comme un serpent glac�/Lov� dans le giron de l�absence �), l�ennui (ce �sphinx noir�), ou encore le silence qui �nous guette et nous attend� dans notre tragique solitude. Vivre �dans la douceur des r�ves / Sans cesse r�invent�s, renouvel�s�, c�est aussi oublier �les heures macul�es de sang (...), d�chir�es par la griffe de la terreur�. Le po�te peut en m�me temps crier sa r�volte contre tous ces �hommes tristes et r�sign�s� qui n�ont �plus de chansons� et dont les �r�ves sont en acier�. R�volte contre l�oppression, contre les �ge�liers de ma lumi�re� dont elle hait les prisons. Dans ce combat perp�tuel contre les d�mons int�rieurs et les sinistres puissances ext�rieures, seule la po�sie peut prot�ger la flamme des grands vents. Garder espoir, sourire et continuer de conter aux �toiles les r�ves innocents. Au bout, il y a par moments la lassitude : �Je suis si �puis�e et j�attends le d�part / Qui me m�nera enfin vers l�autre contr�e.� Et comment reposer ses r�ves fatigu�s d�s lors qu�on a le sentiment de subir la vie ? Le destin d�une h�ro�ne de trag�die... Devant le sablier, le �moineau / Prisonnier de la cage du temps� a une unique pri�re : �Laisse-moi vivre, laisse-moi aimer / Laisse-moi savoir pourquoi j�existe / Laisse-moi une heure oublier / Que devant toi rien ne r�siste.� Le po�te continuera ainsi � tisser, avec les couleurs du bonheur, �L��tendard des hommes libres / L��tendard des hommes qui marchent�. Pour dire que, quel que soit notre lot, notre destin, il nous faut rester debout jusqu�� la fin. Quant � la v�rit� que le po�te cherche en vain (�Car jamais je ne saurai/O� tu te trouves�), il pr�f�re la d�couvrir dans l�Absolu. Le monde fascinant de Zohra Bani Boukerrou est sillonn� de toutes les routes lumineuses d�une aube bleue.
Hocine Tamou
Zohra Bani Boukerrou, L��cho pourpre du silence, po�mes, �ditions Eden, Alger 2012, 82 pages.


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