Travaux publics, ports, transports maritimes, transport a�rien, h�tellerie, b�timent, hydraulique, bureaux d'�tudes, agroalimentaire, entreprises locales, manufactures diverses, mines, m�tallurgie, �lectronique, etc. La liste des entreprises publiques (EPE) propos�es � la privatisation est longue. Elle d�passe le seuil de 1000 entreprises, plus exactement 1200 entit�s �conomiques. Cela dit, si le gouvernement a affich� clairement sa position quant au devenir des entreprises publiques, � savoir l'ouverture totale de leurs capitaux, il n'en demeure pas moins que le partenaire social n'a toujours pas d�termin� sa vision sur la question. Depuis la derni�re rencontre qui a r�uni les secr�taires g�n�raux des f�d�rations et qui s'est tenue en novembre dernier sous la pr�sidence du secr�taire g�n�ral de l'UGTA, au moins quatre f�d�rations ont organis� des rencontres avec les repr�sentants syndicaux de base, autrement dit avec les secr�taires g�n�raux des syndicats d'entreprise. Que ce soit chez les syndicalistes de l'agroalimentaire, du b�timent, travaux publics et hydrauliques, du tourisme, des finances, tout le monde �tait unanime � "rejeter le concept de privatisation", ou encore "un refus total de condamner et d'entraver le secteur public sous pr�texte qu'il est destructur�, qu'il perd d'importantes parts du march� ou qu'il pr�sente un d�couvert bancaire important". Cette position affich�e jusque-l� par les cadres syndicaux de base a �t� confort�e par la derni�re sortie m�diatique des m�tallos. Pression de la base et soutien critique Dimanche dernier, les syndicalistes de la SNVI, de l'ENIEM, de l'EMB ou encore de l'ENIE et de l'EDIEL affili�s � la F�d�ration des travailleurs de la m�canique, m�tallurgie, �lectronique et �lectrotechnique ont exprim� � leur mani�re leur opposition � l'option de privatisation. Au sein m�me de la Centrale syndicale, ils ont improvis� une marche en guise de d�monstration de force. La r�union des f�d�rations qui a eu lieu le 4 novembre dernier a �t� pr�c�d�e la veille par une d�claration faite par le chef du gouvernement annon�ant � la grande surprise "la d�cision du gouvernement de privatiser 1200 entreprises publiques". Le lendemain, soit le jour m�me de la r�union des f�d�rations, peu de commentaires ont �t� faits sur la sortie d'Ahmed Ouyahia. "Il est tout � fait l�gitime, qu'aujourd'hui les travailleurs et leurs repr�sentants au niveau de la base se posent la question, si le silence observ� par le secr�tariat national de l'UGTA � l'�gard de cette question de privatisation des entreprises publiques n'est pas synonyme d'un soutien en faveur de la d�marche du gouvernement", s'est interrog� un syndicaliste de l'ENIEM. Une entreprise sp�cialis�e dans la production des industries de l'�lectrom�nager qui a r�ussi en trois ann�es cons�cutives de "doper" son chiffre d'affaires en passant de 2670 DA en 2001, � 3635 DA en 2002 et � 5070 DA en 2003. Cette remarque faite par ce syndicaliste de l'ENIEM n'est pas la seule du genre. Le m�me sentiment exprim� �galement par les repentants des travailleurs de la SNVI. Une entreprise qui a constitu� dans un pass� r�cent le fleuron de l'industrie m�canique en Alg�rie. A cet effet, le secr�taire g�n�ral du syndicat d'entreprise de la SNVI s'est interrog� sur cette d�cision de vouloir "� tout prix privatiser les entreprises publiques, notamment celles qui ont r�ussi � se placer sur l'�chiquier �conomique national et � damer le pion aux entreprises priv�es tant nationales qu'�trang�res". Battant en br�che l'argumentation selon laquelle "la privatisation est le salut des entreprises en situation tr�s critique", notre interlocuteur s'est interrog� sur cette id�e que des syndicalistes, notamment ceux se trouvant dans des postes de responsabilit� organiques importants � soutenir les vertus de la privatisation." L'UGTA, otage de son appareil ? "La m�me probl�matique soulevez- l� � l'adresse des syndicalistes des organisations telles que la CGT, la CFDT et la Force ouvri�re (F.O) et vous aurez la r�ponse. Dans notre organisation, on n'h�site pas � soutenir sans complexe aucun le gouvernement et son choix �conomique qui est celui de la privatisation des entreprises publiques. Et privatisation implique le licenciement des travailleurs, absence de la couverture sociale et tant de droits que les travailleurs risquent de perdre d'autant que notre pays n'est pas suffisamment dot� de moyens et autres dispositions l�gislatives relatives au monde du travail. L'angoisse des travailleurs a �t� amplifi�e par la position ambigu� entretenue par notre organisation. �a me fait rappeler une certaine �poque : celle du soutien critique", mart�le un vieux syndicaliste du secteur des ports. Dans sa r�solution portant programme d'orientation et d'action adopt�e lors du dixi�me congr�s national qui a eu lieu les 18, 19 et 20 octobre 2000 et plus pr�cis�ment dans le chapitre r�serv� au plan �conomique et social, l'UGTA en commentant le volet relatif � la privatisation souligne que "le congr�s demande � en assujettir la mise en œuvre � la conception, l'�laboration et le respect d'une d�marche arr�t�e de mani�re consensuelle qui sauvegarde un secteur public strat�gique performant et porteur de la relance �conomique, loin de toute intention de bradage et le rejet de toute privatisation ayant une connotation de bradage." Cette r�solution est confort�e par le document d�battu et adopt� par la Commission ex�cutive nationale (CEN) lors de la r�union qui s'est tenue le 27 janvier 2002 � la mutuelle des travaux publics de Z�ralda. En somme, la direction nationale de l'UGTA se voit en situation de ballottage. Pour ou contre la privatisation ? La question n'est totalement pas tranch�e, m�me si, � ce niveau, deux courants disputent le choix final de l'UGTA. Le premier repr�sent� par les diff�rents appareils qui traversent la Centrale syndicale, alors que le second, soutenu par les syndicats de base, "qui ont jusque-l� �vit� d'imputer � Sidi Sa�d la responsabilit� de d�rive que conna�t aujourd'hui l'UGTA", peuvent renverser les rapports de force. Le 3 novembre dernier sur un ton col�reux, Sidi Sa�d a mis ses cadres "devant leurs responsabilit�s" en les sommant de s'impliquer dans la r�flexion "scientifique et concert�e" autour du projet de r�forme du gouvernement. A ses d�tracteurs qui lui reprochaient son attitude vis-�-vis de la privatisation, il a lanc� : "Je ne veux plus de surench�re (...). Que la base s'exprime scientifiquement et m�thodiquement sur ce projet de r�forme et de privatisation afin que la r�ponse de l'UGTA soit plus r�fl�chie et plus b�n�fique pour tout le monde : les travailleurs, les syndicalistes et le gouvernement." En somme, l'UGTA est incontestablement � la recherche de sa ligne.