Les initiatives et les actions en vue de permettre un retour progressif des populations � leurs douars se multiplient ces derniers jours � travers plusieurs localit�s de la wilaya de Jijel. Une nouvelle approche du probl�me semble �tre adopt�e, sans tambour ni trompette. Cette op�ration d'incitation des familles au retour � leurs villages, apr�s un exode forc� qui a dur� une d�cennie, qui s'effectue � premi�re vue sans populisme ni d�magogie, est guid�e par un souci majeur d'efficacit� sur le terrain. Un cadre de la wilaya rencontr� au si�ge nous dira � ce sujet que les pouvoirs publics "ont beaucoup parl� par le pass� et peu agi". A cet effet, au niveau du douar Laraba�, dans la commune de Oudjana, o� le chef de l'ex�cutif s'est souvent d�plac� ces derniers temps, il est question d'engager et avec d�termination un programme sp�cial permettant la r�fection des �quipements publics de la localit�. Les quelque 500 familles de Laraba�, qui ont compt� 12 mechtas (Amalou, Assamer, Maida, Djebila, Dar El- Hadj, Dar Far�s, El Khenaka, El Mers, Essahel, Amzour, Terdakliouane et Sedama) ayant �mis le vœu de retourner labourer leurs terres, exigent en premier lieu la r�habilitation sur 12 km du principal chemin d'acc�s, reliant Oudjana � Laraba�. Outre la r�ouverture de pistes vers les mechtas, l'alimentation en eau potable et en �nergie �lectrique, ces familles ont fait part d'autres pr�occupations, � savoir l'assouplissement des aides dans le cadre des diff�rents programmes et dispositifs (habitat rural, PNDRA, PPDR, etc.), loin de la �bureaucratie envahissante� qui paralyse l'administration. Dans le but de converger tous les efforts des pouvoirs publics pour aller � un retour effectif et progressif des populations, il �tait question, lors d'une r�union pr�sid�e par le P/APC avec l'ensemble les personnes concern�es par l'op�ration, de la cr�ation d'associations repr�sentant chaque mechta, une d�marche qui faciliterait l'identification des besoins de chaque famille et la r�partition des aides en fonction des priorit�s, indiquera M. Hafid Boumechrouk. Celui-ci, conscient de la complexit� de sa t�che, plaide plut�t pour un diagnostic pratique de la r�alit� en mettant en place une strat�gie assez r�aliste loin du populisme ambiant, et ce, par une politique de regroupement des habitations au chef-lieu de Laraba�, afin de ne pas disperser les efforts. Comme premi�re action mise en pratique pour instaurer la confiance des populations, le premier magistrat de la wilaya qui a su �d�coder les signaux� de ces exil�s a d�cid�, lors d'une de ses visites dans la r�gion, le renforcement de leur confiance par l'�tablissement d'un cantonnement de l'ANP � Laraba� dans un premier temps, et ce, en attendant l'implantation d'un d�tachement de la garde communale. La volont� affirm�e des pouvoirs publics se d�gage, aussi, � travers les travaux d'am�nagement et de d�broussaillage en cours dans la cit�. Une telle impulsion donn�e en si peu de temps � Laraba�, � travers plusieurs chantiers ouverts ici et l�, n'a pas laiss� indiff�rentes de nombreuses personnes approch�es qui nous ont fait part de leur espoir. En somme les autorit�s locales sont interpell�es, chacune � son niveau, pour une convergence des efforts et des actions pour faire face aux d�fis qui les attendent. Le futur seul les jugera selon leurs capacit�s � �couter ces victimes des groupes arm�s pouss�s � un exil forc� un certain septembre 1995. Le repeuplement de Laraba� passe imp�rativement par la r�habilitation des infrastructures publiques et autres commerces saccag�s. Une optique qui tient compte de cette question, loin de toute r�cup�ration politique. La r�solution de l'�pineux dossier de l'exode de la d�cennie �coul�e demeure tributaire de l'efficacit� de la prise en charge des ��vad�s� de Laraba�, qui sera un catalyseur au retour des populations de mechtas d�sert�es dans les autres communes, � l'image d'El Aouana, Ziama- Mansouriah, Selma, Beni Yadjis, Texenna, El Milia, etc. Il convient enfin de souligner que le terrorisme et l'ins�curit� des ann�es 1990 ont pouss� � l'exode rural pr�s de 125 000 habitants. Fouad Menia