L�UGTA a-t-elle abandonn� son soutien � la politique de privatisation, jusque l� men�e par les pouvoirs publics ? Cet �ni�me repositionnement est-il synonyme de changement des rapports de force au sommet de l�Etat sur la question �conomique ? Autant de questions qui se posent avec acuit�, notamment depuis que le pr�sident de la R�publique a annonc� publiquement la r�vision de la loi sur les hydrocarbures. La nouvelle attitude observ�e par la Centrale syndicale sur la question industrielle est explicit�e dans un document, intitul� �contribution de l�UGTA pour la politique industrielle�, dont Le Soir a obtenu une copie. Ainsi, pour la Centrale syndicale �la nouvelle vision de la politique industrielle implique de redonner un sens aux missions de prospection, de coordination et d�incitation ainsi que les changements n�cessaires des modes de pilotage pour la p�rennit� des entreprises et pour un d�veloppement r�el de leurs activit�s.� �La nouvelle politique industrielle soutenue par la puissance publique ne peut que tendre vers l�am�lioration de la vie sociale du citoyen, du d�veloppement durable et un approfondissement de la coh�sion sociale. Et � ce titre, l�intervention de la puissance publique est indispensable � toutes les �tapes du d�roulement des programmes de la relance industrielle, notamment la n�cessit� d�une coordination des acteurs, le soutien financier aux entreprises industrielles et particuli�rement son intervention concernant le march� o� la puissance publique peut intervenir par des commandes. Aujourd�hui, partout dans le monde et surtout dans les pays d�velopp�s, la puissance publique cherche � mettre � l�abri de la concurrence internationale dominante ses secteurs d�activit� au nom de la s�curit� ou de la d�fense des int�r�ts �conomiques nationaux�, lit-on dans le document remis au chef de gouvernement en ce d�but de semaine. Renversement des rapports de force syndicale ? Ce recentrage de l�UGTA sur la question de la politique industrielle tracera-t-il, d�s lors, les contours des nouveaux rapports de force au sein m�me de cette organisation syndicale ? Autrement dit, le courant lib�ral, qui a jusque-l� domin� les structures organiques de la Centrale syndicale, subira-t-il les cons�quences du repositionnement de l�organisation que dirige Sidi Sa�d sur cette question ? En effet, � travers la contribution de l�UGTA, cette approche ressort clairement, puisqu�il est indiqu� dans cette contribution que �pour la mise en place d�un tissu industriel performant, cette politique devra �galement viser � corriger les in�galit�s r�gionales, � fixer les populations et r�sorber les sous-emplois et le ch�mage�. Question : les entreprises jusque-l� dissoutes, en l�occurrence les entreprises publiques locales (EPL) et m�me les entreprises publiques �conomiques (EPE) implant�es dans les wilayas de l�int�rieur du pays seront-elles r�habilit�es ? Mieux encore, dans le document, l�UGTA plaide pour trois sch�mas importants � inclure dans cette optique. Il s�agit de �d�velopper des industries dans un cadre global, en partenariat avec les grandes entreprises industrielles en l�occurrence l�industrie des ciments, la pharmacie, la m�canique et l��lectronique, ainsi que des industries des d�riv�s des hydrocarbures et le secteur �nerg�tique.� Pour les industries � caract�re r�gional, l�UGTA cite les secteurs de l�agroalimentaire, les textiles et cuirs, les produits sid�rurgiques longs, les engrais et produits phytosanitaires�, alors qu�au niveau local, on �voque les �activit�s venant en appui � l�industrie comme les services et les PME et PMI�. Un virage � 180 degr�s Selon des observateurs de la double question �conomique et syndicale, la contribution de l�UGTA est consid�r�e comme un virage � 180 degr�s concernant les questions �conomiques. Ce renversement de situation est explicit� par sa proposition concernant les mesures d�accompagnement de la politique industrielle, alors que moins d�une ann�e de cela, l�UGTA n�a trouv� mieux que de soutenir le processus de privatisation des 1200 entreprises publiques �conomiques, voire n�a nullement exprim� son hostilit� sur cette question. Une ann�e apr�s, elle plaide � travers sa contribution �pour de v�ritables mesures d�accompagnement de la politique industrielle � travers le traitement de l�endettement des entreprises, la mise en place de centres d�appuis techniques aux fili�res, le d�veloppement des actions de normalisation des produits et la consolidation des m�canismes existants, le soutien au financement des investissements de modernisation du secteur industriel par une nouvelle politique de cr�dit efficace, le d�veloppement de l�infrastructure des t�l�communications qui contribuera � faciliter le fonctionnement des �changes et � traiter rapidement les donn�es et les informations entre les entreprises et les banques et entre les entreprises elles-m�mes, la modernisation des banques en tant que compl�ment n�cessaire et appui aux syst�mes de paiement et au traitement des op�rations bancaires avec les entreprises, la mobilisation de moyens publics cons�quents et ad�quats pour dynamiser l�ensemble du tissu industriel et l�utilisation des commandes publiques comme un levier de la relance de l�activit� industrielle�. La contribution de l�UGTA indique en guise d�introduction que �l�Alg�rie ne peut trouver sa place dans la nouvelle division internationale que si elle prend l�initiative de mobiliser et de remobiliser ses capacit�s industrielles et ses potentiels de recherches�. �A ce titre, la red�finition d�une politique industrielle implique de redonner sens aux missions de prospection, de coordination et d�incitation. (�) L�Alg�rie peut �tre une puissance industrielle, notamment aujourd�hui plus que jamais, du fait qu�elle s�est lib�r�e des contraintes de la dette ext�rieure, pour peu que les capacit�s industrielles existantes et � d�velopper s�appuient sur un certain nombre de secteurs dans lesquels l�Alg�rie poss�de des entreprises de premier plan � l�exemple de la m�canique, la chimie, l�acier, la pharmacie, les �quipements ferroviaires, l��lectronique, l�agroalimentaire, le textile etc...�, conclut-on.