C�est � bout de nerfs et avec un ultime espoir que le Pr Abdelouahab Bengounia, �pid�miologue, a anim� hier une conf�rence de presse � la Maison de la presse Tahar-Djaout. Une rencontre pour faire �tat de l�injustice dont il est victime depuis treize ans. Ayant acquis un poste de professeur agr�g� au niveau du CHU Mustapha-Pacha, le Pr Abdelouahab Bengounia est en butte � des �man�uvres administratives de la part d�une coalition de fonctionnaires� pour l�en emp�cher. Et ce malgr� l��tablissement de quatre arr�t�s interminist�riels et minist�riels. Meriem Ouyahia - Alger Le Soir) - Suite � un concours national en 1994, le Pr Abdelouhab Bengounia a acquis un poste de professeur agr�g� au niveau du CHU Mustapha-Pacha. �Et bien que cette r�ussite ait �t� confirm�e par un arr�t de la Cour supr�me en 1997 et d�finitivement reconnue avec grand m�rite par un jury d�expertise scientifique r�uni dans le cabinet du ministre de l�Enseignement sup�rieur en 2001, je suis, � ce jour, priv� de ce droit acquis par des mesures contraires aux lois et contre l�ex�cution des lois et des ordres du gouvernement �, �crit ce scientifique dans une lettre ouverte adress�e au pr�sident de la R�publique. Dans cette missive ayant pour titre : �Graves atteintes � l�ind�pendance de la justice et � la souverainet� de l�Etat�, il est not� qu�apr�s trois ann�es d�attente, le Pr Abdelouhab Bengounia s�est constitu� partie civile pour �abus de confiance de fonctionnaires dans l�exercice de leurs fonctions�, � savoir le doyen de la facult� de m�decine ayant dissimul� en 1995 le PV correctif du jury examinateur et trois membres du jury ayant vid� son dossier scientifique de son contenu. �Mais, malgr� les preuves mat�rielles irr�futables � leur charge et deux autres arr�ts de la Cour supr�me, l�injustice perdure. Ils n�ont jamais �t� pr�sent�s devant un tribunal pour cette infamie�, a regrett� le conf�rencier. De plus, raconte ce chercheur, �le 19 mars 2003, il a �t� mis fin � mes fonctions de sous-directeur de l�hygi�ne hospitali�re au minist�re de la Sant�, sans aucune raison, par un arr�t� minist�riel irr�gulier que monsieur le ministre de la Sant� avait sign� depuis 16 jours�. Ce qui eut pour cons�quence d�effacer le nouveau concept m�dical qu�il venait de cr�er depuis 18 mois, celui des infections li�es � la pratique m�dicale, et de d�truire son programme national. Quelques mois plus tard, pr�cis�ment le 20 ao�t 2003, il a adress� au ministre de la Sant�, avec une copie au premier magistrat du pays, un rapport confidentiel ayant pour objet : �Coalition de fonctionnaires pour atteinte aux int�r�ts sup�rieurs de la sant� publique�. �Et 15 jours plus tard, il y a eu violation nocturne de mon domicile avec effraction, vol de mes documents et d�gradation de mes biens�, a-t-il pr�cis�. Apr�s la publication de sa lettre ouverte au pr�sident de la R�publique le 1er ao�t 2005, pour d�noncer cette atteinte aux droits civiques, il a �t� convoqu� par les services du minist�re de la Justice, o� il a �t� conseill� de d�poser une plainte contre le DG du CHU Mustapha- Pacha lequel a discr�dit� un arr�t prononc� dans sa forme ex�cutoire par la Cour supr�me depuis le 8 juillet 1997 et pour refus d�application de tous les ordres du gouvernement sp�cifique � cette ex�cution. Un conseil suivi par le professeur d�sempar� sauf que le juge d�instruction, sans l�accuser, a d�livr� une ordonnance en faveur du DG du CHU Mustapha-Pacha, portant un non-lieu. Le juge d�instruction, selon les propos du Pr. Abdelouhab Bengounia, justifia cette ordonnance, la non-pr�sentation de d�cision de justice que le mis en cause aurait discr�dit�e. Par la suite, le parquet s�est r�tract�, en se contentant de s�opposer sans faire appel. Au cours de l�audience du 19 juin 2007, le professeur a remis � la pr�sidente de la chambre d�accusation 20 pi�ces justificatives cit�es dans sa requ�te d�appel clairement motiv�e. Et le lendemain, il a inform� le procureur g�n�ral de ces faits. �Et contre toute attente, la chambre d�accusation a confirm� cette ordonnance de non-lieu malgr� le lourd pr�judice que j�ai subi et comme si tous les documents officiels � charge du mis en cause dont un arr�t de la Cour supr�me, quatre arr�t�s interminist�riels et minist�riels et trois correspondances du ministre de l�Enseignement sup�rieur et de la Recherche scientifique en exercice, en l�occurrence Harraoubia, ne repr�sentent rien du tout�, soupire-t- il Et d�ajouter : �Le procureur g�n�ral n�a pas fait de pourvoi en cassation et s�est limit� � un triste aveu d�impuissance : �Le ministre de la Sant� lui-m�me n�a rien pu faire pour toi, et tu veux que moi je le fasse. Je ne peux rien faire pour toi.� Son cauchemar ne s�arr�tera pas l�, concomitant � l�audition du DG du CHU Mustapha par le juge d�instruction, le DG du CHU de Blida a sign�, � son insu, deux actes administratifs pour arr�ter sa r�mun�ration mensuelle et la restitution de tous les salaires, soit 181 millions de centimes per�us depuis la signature de l�arr�t� interminist�riel portant ex�cution de l�arr�t de la Cour supr�me et proc�da sans recourir � la justice du gel de son compte courant. Il a �t� contraint, le 22 juillet dernier, � nouveau de d�poser une plainte au niveau de la cour de Blida. Las, le Pr Abdelouhab Bengounia estime que toutes ces man�uvres sont une �destruction programm�e des carri�res des cadres nationaux�. Cette pratique infernale, note-t- il avec amertume, n�a laiss� aucune alternative aux meilleurs fils du pays sauf celle de fuir vers l��tranger. M. O.