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LES EFFETS CORROSIFS DE LA CORRUPTION SUR LA STABILIT� POLITIQUE
L�extr�me faiblesse des contr�les
Publié dans Le Soir d'Algérie le 22 - 09 - 2008

C�est l�environnement direct dans lequel �voluent l�agent public et l�agent priv� qui va permettre et favoriser l��mergence de la corruption. L�organisation et la gestion des administrations et institutions publiques en Alg�rie souffrent trop souvent de lourdeurs et de dysfonctionnements qui vont les rendre particuli�rement vuln�rables � la corruption. La multiplication des r�glementations contraignantes et complexes et la faiblesse des contr�les y sont des caract�ristiques fr�quentes.
�L�Alg�rie est un pays min� par la corruption � : le propos indign� du pr�sident Abdelaziz Bouteflika a �t� l�ch� lors d�un meeting tenu le 30 ao�t 1999. Le constat dress� sans complaisance ne para�t pas avoir nettement chang� depuis. Lors d�un meeting populaire entrant dans le cadre de la campagne �lectorale pour les �locales�, � Oran le 11 novembre 2007, Ahmed Ouyahia, secr�taire g�n�ral du parti du Rassemblement national d�mocratique (RND) et chef du gouvernement depuis, tenait les propos suivants au sujet de la corruption et de la mauvaise gestion ( Le Soir d�Alg�rie du 12 novembre 2007) : �J�ai un ami, qui est toujours ministre et en poste tr�s important au gouvernement, lorsque nous parlions de la corruption qui existe au plus haut niveau de l�Etat, il me disait qu�il ne faudra pas non plus oublier de parler et de mettre un terme � la corruption et � la dilapidation en dessous (les communes) et qui se font � coups de centaines, voire de milliards qui partent.� A ce sujet, il pr�conise et insiste sur la n�cessit� d��laborer un texte de loi plus s�v�re lorsqu�il s�agit �d��lus fraudeurs et dilapidateurs�. Toujours au sujet de la corruption, il qualifie certains �lus de �bandes de voyous, d�affairistes, de lobbies, qui font g�rer les communes, c�est � cette r�alit� qu�il faut faire face et la corruption doit �tre d�racin�e co�te que co�te�. Mais l� aussi, c�est juste un constat : non seulement rien n�est fait par le gouvernement pour mettre un frein � la g�n�ralisation de ce fl�au, mais des mesures sont prises � comme l��ouverture� de la r�glementation sur les march�s publics (voir encadr� ci-contre), qui font le lit de la corruption. La corruption ne respecte pas les fronti�res, ne fait pas de distinctions �conomiques et gangr�ne toutes les formes de gouvernement. � long terme, aucun pays ne peut se permettre de supporter les co�ts sociaux, politiques ou �conomiques qu'induit la corruption. Il n'y a pas si longtemps, corrompre des agents publics dans des pays �trangers pour obtenir des march�s constituait une pratique commerciale, sinon acceptable, du moins tol�r�e dans de nombreux pays. Aujourd'hui, le dossier de la corruption fait partie des principales pr�occupations des pouvoirs publics � l'�chelle mondiale car ses r�percussions dramatiques sur le d�veloppement �conomique et ses effets corrosifs sur la stabilit� politique et les institutions d�mocratiques sont devenus de plus en plus �vidents.
La r�alisation d�achats ou de projets non prioritaires
Aucun pays n'est enti�rement exempt de corruption. Mais lorsque la corruption prend des proportions telles qu'elle risque de freiner la croissance �conomique et de contrarier les efforts accomplis en vue d'instaurer une bonne gouvernance, elle entra�ne la d�g�n�rescence g�n�rale du tissu social. Obstacle au d�veloppement durable, la corruption peut �ventuellement aggraver les disparit�s �conomiques et favoriser la criminalit� organis�e. En fait, si la corruption se d�veloppe sans entrave, la d�mocratie peut difficilement s'�panouir, la libert� se r�pandre, la justice pr�valoir. Depuis quelques ann�es, les efforts accomplis � l'�chelle internationale pour combattre la corruption, encourager la transparence et accro�tre la responsabilit� prennent de l'ampleur, parce que l'on comprend mieux le co�t politique, �conomique et social de la corruption. S�il est difficile de chiffrer les co�ts de la corruption de par la nature m�me des pratiques en cause, il est clair que, compte tenu du niveau des enjeux, les �conomies ne peuvent se permettre d�en supporter le poids, surtout dans les pays en d�veloppement. En termes de co�ts directs, la corruption entra�ne des pertes financi�res �normes pour l��tat, la r�alisation d�achats ou de projets non prioritaires, voire totalement inutiles, le rench�rissement des prix et la baisse de la qualit� des services publics. En termes de co�ts indirects, la corruption provoque la fuite des investisseurs �trangers, cr�e des distorsions dans le fonctionnement de l��conomie de march� et porte un pr�judice socio-�conomique aux entreprises comp�titives. Elle a un impact n�gatif sur le cadre et la qualit� de vie (architecture, services publics, sant�, etc.), sur les ressources humaines o� la �confiance� pr�vaut sur la comp�tence et peut g�n�rer un climat de risque o� les responsables int�gres sont parfois menac�s de violence.
G�n�ralisation de la criminalit� organis�e
Si les m�faits de la corruption ont longtemps �t� sous-estim�s, voire ignor�s, pour diverses raisons plus ou moins avouables � absence de mesures empiriques fiables, logique de la guerre froide faisant de la corruption un moyen des deux grands blocs pour s�allier les pays en d�veloppement, etc. �, ils sont depuis les ann�es 1990 largement reconnus : pauvret�, retards de d�veloppement, d�r�glement politique et atteinte � la d�mocratie, g�n�ralisation de la criminalit� organis�e et de trafics en tous genres� Les tentacules de la corruption s��tendent dans chacune des sph�res de la vie publique et priv�e, rendant la production des biens publics de base (sant�, nourriture, d�mocratie�) impossible dans la plupart des pays en d�veloppement. L�Alg�rie n��chappe pas � ce constat, malgr� les importantes recettes issues de ses ressources naturelles qu�elle engrange chaque ann�e. L�Alg�rie, pays riche et peuple pauvre ? Le co�t de la corruption pour les alg�riens est tr�s �lev� : Etat d�liquescent, terrorisme sempiternellement �r�siduel�, pouvoir rentier, �conomie en faillite, pauvret� et marginalisation de masse, taux de ch�mage trop �lev�, administration publique gangren�e et obsol�te, etc.


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