Le destin a voulu que ce r�alisateur, qui porta la condition f�minine au plus haut point au bout de sa cam�ra, d�j� en 1968 d�c�de le 8 mars, Journ�e mondiale de la femme, � Paris. En 1968, il tourna Diankha-bi (La jeune fille, en wolof), suivra, en 1970, Di�gue-bi (La Femme), et il laissa inachev� son dernier film Nder ou Les Flammes de l�honneur. C�est en Alg�rie que le cin�aste s�n�galais a pu avoir les appuis n�cessaires � la r�alisation de Nder, ou Les Flammes de l�honneur, un projet qu�il portait en lui depuis dix ans. Ce film, Mahama Johnson Traor� tenait � le faire en hommage aux femmes de ce village du Walo du Nord du S�n�gal, o� des femmes h�ro�ques qui ont combattu l�envahisseur ont pr�f�r� ensuite se suicider � s�immoler par le feu en novembre 1819 � pour ne pas �tres des captives, participant ainsi � l�histoire du S�n�gal. �C�est un devoir de m�moire � partager�, disait alors le producteur Boualem A�ssaoui au sujet de ce film. Mahama Johnson Traor� a co�crit le sc�nario du film avec la r�alisatrice alg�rienne Mariem Hamidat. Mahama Johnson Traor� �tait aussi un panafricaniste engag� si l�on se r�f�re aux sujets de ces deux films, tourn�s les deux en 1972 Lambaye et R�ou Thake afin de sensibiliser les Africains sur les probl�mes du continent noir. Ce cin�aste dou� avait d�s le tournage de son premier court-m�trage Diankha-bi�tait r�compens�e par le grand prix du Festival du film britannique de Dinard. Depuis, il ne cessera pas d��uvrer pour sortir la culture africaine de son marasme, tentant de lui donner la place qu�il faut dans le processus de d�veloppement de l�Afrique, il affirmait m�me qu��il est temps de consid�rer la culture comme un v�ritable levier �conomique, capable de g�n�rer des profits substantiels, des emplois durables et, ainsi, de faire la fiert� de ceux qui �voluent dans ce secteur jusque-l� n�glig� par les pouvoirs publics�. Il �tait membre fondateur du Festival panafricain du cin�ma d�Ouagadougou (Fespaco), en 1969 dans la capitale Burkina Faso. Lors de la 21e �dition de cette manifestation en 2009, il avait �t� �lev�, par le gouvernement burkinab�, au rang de Chevalier de l�Ordre des arts, des lettres et de la communication du Burkina Faso. Il lan�a la m�me ann�e le premier num�ro des Cahiers d�Afrique, un magazine culturel consacr� aux diff�rentes expressions artistiques sur le continent. Il faut dire que son p�re, chef d�entreprise, le destinait � une carri�re d�ing�nieur �lectronicien en l�envoyant dans ce dessein en France. Or, la r�v�lation ou le coup de foudre pour le cin�ma lui vint alors qu�il participait � un cours de travaux pratiques, anim� par un professionnel du cin�ma. Mahama Johnson Traor� veut alors faire des films, il s�inscrit aussit�t au conservatoire ind�pendant du cin�ma fran�ais puis parach�ve ses notions th�oriques par des stages � l'ORTF et dans des �quipes cin�matographiques italiennes et allemandes. Pour rappel, le cin�aste s�n�galais �tait pr�sent aux deux �ditions du Festival panafricain d�Alger et a �t� membre du jury d�une commission d�aide � la coproduction qui a soutenu huit projets de film du continent, dont deux s�n�galais. Mahama Johnson Traor�, n� en 1942 � Dakar, est d�c�d� le 8 mars, Journ�e mondiale de la femme, � Paris. Il avait 68 ans.