Hadj M'hamed El Anka est le pionnier de la chanson chaâbi. Lorsqu'il était professeur au conservatoire d'Alger, il a formé des dizaines de chanteurs dont son propre fils El Hadi. Si la plupart des chanteurs chaâbi des années 1970 avaient été des élèves indirects du pionnier de la chanson chaâbi Hadj M'hammed El Anka, des dizaines d'autres ont la chance d'avoir été ses élèves directs au conservatoire d'Alger. Lors de l'ouverture de la classe de chaâbi, le premier à avoir été inscrit fut le chanteur Abdelkader Lazizi. Cet artiste discret devenu tailleur comme plusieurs artistes de renom tels que le virtuose du banjo et bras droit d'El Anka, Mohamed Tailleur ou le musicien et chanteur Kamel Hamadi, époux de la défunte grande chanteuse Noura ou encore le musicien et comédien Mohamed Ihamichene, a passé 18 ans à suivre les cours du maître au conservatoire. C'est le même cas pour Kamel Ferdjallah qui est connu pour sa sagesse et la maitrise de la voix et du mandole acquis auprés d'El Anka. Les chanteurs tels que Mehdi Tamache, Hsicene Saâdi qui ont eu la chance d'accéder à une plus grande célébrité à une certaine époque ont également passé une quinzaine d'années dans la classe du conservatoire à suivre les cours de Cheikh M'hamed El Anka. Abdelkader Chercham qui a rejoint le groupe El Gusto tout comme comme Rachid Berkani, Ahmed Bernaoui, Mohamed Ferkioui et Abdelmadjid Meskoud, a également passé plus de 15 ans auprés d'El Anka avant de devenir lui-même enseignant de Chaâbi. On pourrait se poser la question sur le fait que des élèves qui animaient des galas et des soirées familiales continuaient à prendre des cours de musique. Bien que le maître ne donnait pas des cours de solfège puisqu'il n'a jamais fait que l'école traditionnelle, ses élèves savaient qu'auprès du maître, on a toujours quelque chose à apprendre ou quelque secret à découvrir. Si les élèves d'El Anka tels que Youcef Toutah, Mehdi Tamache, Hsicene Saâdi, le défunt Hacene Kaouane et une dizaine d'autres sont connus sur la scène artistique car ils sont passés au professionnalisme en enregistrant des disques et cassettes et ont eu le privilège de passer à la radio et à la télévision, d'autres bien que très doués sont restés en retrait au moment où ils avaient la possibilité de se faire connaître. On ne sait pas si cela est dû à une question de choix ou de chance ? Naguib, le virtuose On sait que certains de ses élèves comme le virtuose du banjo qui avait entamé une carrière de chanteur dans les années 1980 en enregistrant à la télévision Ya Mahla El Djoudi, s'est retiré de la vie artistique pour un motif personnel. Kamel Boufroum qui avait l'une des plus belles voix s'était retiré pour vivre à Annaba. Auparavant, Youcef Benamirouche, un autre virtuose du banjo et un élève d'El Anka avait mis fin à sa carrière en se retirant dans son quartier de Bouzareah. Les élèves d'El Anka ayant réussi à maîtriser aussi bien les instruments de musique que le chant sont si nombreux qu'on ne peut les énumérer. S'ils maîtrisent tous le mandole, notamment Tamache, certains ont choisi d'autres instruments. Si Naguib qui a eu l'occasion d'accompagner El Anka alors qu'il n'avait que 15 ans avant de devenir son préféré aux côtés de Mohamed Tailleur, son fils El Hadi a réussi à devenir parmi nos meilleurs pianistes après la disparition de Mohamed Behar et Mustapha Skandrani. El Hadi est également parmi les meilleurs chanteurs passés par la classe de son paternel. Il est également parmi les rares à ne pas l'imiter. Les dizaines d'artistes formés par Hadj M'hammed El Anka ont dominé la scène du chaâbi à une certaine époque. Depuis quelques années, on a constaté leur absence. Se sont ils retirés ou les a-t-on retirés ?