Le transport public de voyageurs (TPV) est devenu un réel casse-tête dans la wilaya de Tizi Ouzou. Les usagers de la route et les voyageurs en général ne cessent de dénoncer le plan d'aménagement du territoire en vigueur en 2008 par les autorités locales qui est d'après eux, un véritable chamboulement pour se déplacer d'une gare urbaine à l'autre. N'est-il pas temps de revoir ce plan de circulation pour être aux attentes du citoyens qui sont contraints de parcourir de longues heures pour rejoindre le Centre-ville? Une situation qui se dégrade d'une année à l'autre, notamment avec la vétusté des bus qui desservent la ville avec les autres stations en l'occurrence celle de Oued Aïssi et celle de Béni-Douala. En effet, les autorités locales sont-elles conscientes du calvaire quotidien auquel font face les voyageurs en empruntant ces moyens de transport vétustes ? Quelles sont les dispositions prises pour améliorer la qualité du transport public de voyageurs et celui des marchandises ? A ce sujet, il est à préciser que plusieurs études ont été inscrites pour la réalisation des stations urbaines au niveau de différentes localités de la wilaya, mais aussi des centres de formation au profit des autos écoles. Ainsi, un projet portant réalisation d'une gare routière est envisageable, une fois qu'une assiette de terrain conforme est disponible pour la réalisation de ce projet, a affirmé le directeur des transports de la wilaya de Tizi-Ouzou, Samir Naït Youcef, sur les ondes de la radio locale. «Nous sommes en train de multiplier nos efforts pour mettre à niveau les gares déjà existantes en mettant en place toutes les mesures nécessaires pour assurer un service public de qualité pour le citoyen». Il a rassuré que son administration est à l'écoute aussi bien des transporteurs que des usagers pour améliorer la qualité du transport public de voyageurs et de marchandise au niveau local. Dans le contexte, le même responsable a indiqué que dans le cadre de développement des modes de transports de voyageurs, les autorités publiques ont mis en place toutes les mesures adéquates pour venir en aide que ce soit aux jeunes promoteurs désirant investir dans ce créneau, ou encore aux autos écoles qui ont pu rénover leurs véhicules et ce, dans le cadre de différents dispositifs d'aide à l'emploi de jeunes par le gouvernement tel que l'Ansej, la Cnac, l'Andi... Une sous-station électrique à Boukhalfa Interrogé sur le projet de téléphérique reliant la ville de Tizi-Ouzou à Belloua qui a connu à plusieurs reprises, l'arrêt des travaux de sa réalisation et ce, suite aux oppositions des expropriés, le premier responsable du secteur du transport au niveau local a affiché son vœu de livrer au moins le 1er tronçon de ce projet dans le plus bref délai sans donner un échéancier pour cet effet. «Le téléphérique a pour objectif de diminuer la pression à laquelle fait face le problème du transport urbain qui engendre d'interminables embouteillages de la circulation au niveau de la ville des Genêts, mais aussi de raccourcir le temps de déplacement en milieu urbain». « Nous espérons livrer le 1er tronçon dans le délai le plus bref délai», a-t-il indiqué. Quant au volet portant développement et l'aménagement de la ligne ferroviaire Tizi-Ouzou-Thénéa qui a été mise en service à la mi-avril 2017, le même interlocuteur a annoncé qu'une sous-station électrique est en cours de réalisation au niveau de Boukhalfa dont l'objectif de renforcer les capacités électriques et le dédoublement de la ligne pour son exploitation intégrale. Elle permettra aussi d'améliorer les conditions de circulation et la croissance économique. A propos de l'aménagement et la réhabilitation des ports d'Azeffoun et Tigzirt, et grâce aux efforts de l'Entreprise de gestion des ports, ils ont pu créer un port à double vacation (plaisance et pêche ) au niveau de la ville côtière de Tigzirt, alors que celui d'Azeffoun est dédié exclusivement pour la pêche. La galère… D'aucun est loin d'ignorer que le secteur du transport constitue un point noir au niveau de la ville de Tizi Ouzou qui reste otage de l'anarchie et des interminables embouteillages devenu un décor quotidien caractérisant cette étroite ville. Il est vrai que cette situation des plus déplorables, pénalise en premier lieu les voyageurs qui se trouvent otages d'un diktat de la part des transporteurs qui eux-mêmes n'arrêtent pas de se plaindre de cette situation dont ils se disent être victimes au même titre que les voyageurs en raison de longues heures d'embouteillages qui sont loin d'être rentables. Pas seulement. Ceux qui travaillent légalement et qui paient leurs impôts se trouvent être otages des «clandos» qui sont du reste très nombreux. Ces derniers vont même jusqu'à «inventer» de itinéraires et du coup, c'est les transporteurs qui travaillent légalement qui en pâtissent. En ces journées caniculaires, tout déplacement est synonyme de calvaire. Il est à noter que cet important vecteur de développement, le secteur des transports, qui a connu un certain sursaut depuis l'entame de la politique de libéralisation et d'ouverture au privé à partir des années 1990, doit plus que jamais faire l'objet d'une nouvelle politique de gestion qui doit profiter seulement et uniquement au simple citoyen, cet usager anonyme sans qui le secteur n'a aucune raison d'être. Ce dernier reste toujours celui qui paye le plus lourd tribut dans une anarchie qui ne dit pas son nom. En effet, les petits transporteurs qui assurent la desserte entre le centre ville et la nouvelle ville imposent leur loi et font presque la pluie et le beau temps en toute impunité, et ils imposent par là même un véritable diktat aux voyageurs. Cette déplorable situation pénalise principalement les voyageurs pris en otage par des «patrons» qui sont sensés rendre un service public et qui font leurs propres lois, en choisissant d'arrêter le service aux heures de pointe. De multiples raisons allant du manque de préparation à l'urgence et la précipitation dans la réforme de ce secteur stratégique en passant par la «passivité» des services concernés par sa réorganisation et son contrôle, sont à l'origine de graves dysfonctionnements dans ce secteur névralgique. Au lieu de constituer un vrai levier de développement, il a généré une anarchie sans précédent. Le diktat au quotidien Ainsi des milliers de voyageurs qui se déplacent entre la ville des Genêts à la nouvelle ville, quotidiennement, en empruntant les petits fourgons sont soumis au diktat d'un grand nombre de transporteurs qui ne respectent aucune norme. D'abord il y a le non-respect des itinéraires. Les désagréments que génère cette violation des lignes sont incalculables : parfois, il faut attendre plus d'une heure pour faire un trajet de quatre à cinq kilomètres. A titre d'exemple, prendre un fourgon à la station de l'artisanat, est un véritable parcours du combattant. Le tableau est des plus révoltants : la plupart des fourgons qui s'y arrêtent, sont des clandestins qui travaillent sans payer le moindre centime aux contribuables. Ces transporteurs foulent au pied les lois, la morale, le code de la route et s'inventent des itinéraires à leur guise. Le même scénario est valable pour le sens inverse et dans tous les sens. Venir à bout de l'anarchie qui caractérise le transport urbain relève de l'accomplissement de l'un des douze travaux d'Hercule. Ne dit-on pas que les transports sont une science ? Une véritable toilette s'impose dans ce secteur.