Le palais de la culture Moufdi Zakaria d'Alger est prêt à accueillir à partir de jeudi prochain le 10e festival international de la calligraphie arabe et des arts décoratifs. Le 10e festival international de la calligraphie arabe et de la miniature, qui sera fusionné pour la première fois avec celui des arts décoratifs, accueillera les plus grands artistes des pays arabes de ces domaines artistiques qui demandent de la finesse et une grande précision dans le maniement des crayons, pinceaux etc. Ce festival très suivi se déroulera du 13 au 18 septembre avec la participation de 15 pays arabes. Les différents stands et halls du palais de la culture Moufdi Zakaria verront l'exposition de plus d'une centaine d'œuvres artistiques, notamment des tableaux, des miniatures, des vases, des cafetières et divers supports que choisiront les artistes selon leur spécialité et leur inspiration. Racim, Bendebbagh et les autres De nombreux calligraphes, miniaturistes et artistes spécialisés dans la décoration venant de plusieurs villes d'Algérie et des pays arabes exposeront leurs œuvres. On doit s'attendre à la participation de nos grands artistes ayant donné leurs preuves aussi bien en Algérie qu'à l'étranger, tels que Ali Ould Ramoul qui représente toute une famille d'artisans et une ville d'art et de culture, et Mustapha El Haddaoui, connu pour ses diverses expositions et prix obtenus en Algérie et à l'étranger, ou Mohamed Bensaid Cherifi qui avait obtenu le prix du Sultan Qabous pour la culture, les arts et la littérature en 2015. Ces trois artistes sont parmi nos plus grands artistes actuellement, puisque chacun a pu marquer de son empreinte l'histoire actuelle de la calligraphie en Algérie et à l'étranger. Il faut rappeler à ce sujet que l'Algérie a une longue histoire avec la miniature et la calligraphie puisque de grands noms comme ceux de Omar et Mohamed Racim, Mostapha Bendebbagh, Mohamed Bouakkaz dit Sfaxi, Mohamed Temmam, M'hamed Haminoumna, et Abderrahmane Sahouli. Omar Racim étaient connus pour les dessins décoratifs du Saint Coran qu'éditait au siècle passé la légendaire imprimerie Rodossi, à ses belles calligraphies et miniatures ainsi que son appel à la prière dans un style andalou. Il faut rappeler que Omar Racim n'a pas eu le droit d'être mis en avant durant l'époque coloniale pour son nationalisme et sa notoriété d'homme de religion. Mustapha Bendebbagh dont un tableau était exposé dans l'atelier du dernier maître tisserand d'Alger Mohamed Hamlat au village des artistes de Riadh El Feth est également resté à l'ombre à cause de sa modestie. L'artiste qui n'a pas eu le droit à la célébration du centenaire de sa naissance (né le 5 septembre 2016) était parmi les premiers professeurs de l'association des beaux-arts d'Alger qui reste d'ailleurs, à ce jour, l'une des plus actives d'Algérie. Patrimoine Il est dommage qu'on ne rende que rarement un petit hommage à ces grands artistes. A notre connaissance, il n'y aurait aucune institution culturelle, école ou galerie d'art portant les noms de Mostefa Ben Debbagh, Haminouma ou Sfaxi. Il faut noter que ce dernier a formé le brillant calligraphe Abdelkader Boumala qui active discrètement au village des artistes de Riadh El Feth. On ne sait pas si ce brillant calligraphe a été invité à ce festival. Il serait souhaitable que les organisateurs prévoient un stand pour nos anciens calligraphes et miniaturistes. En tout cas, tout comme les pays arabes participant à ce salon, l'Algérie regorge d' artistes, jeunes et moins jeunes, à encourager. Il faut noter qu'en marge de l'exposition, les organisateurs ont prévu des conférences et des ateliers liées à l'histoire et la pratique des la calligraphie, la miniature et les arts décoratifs. Cette manifestation a pour objectif de mettre en avant et développer la pratique de ces arts qui font partie de notre patrimoine culturel et artistique.