Le parti islamiste Ennahda, qui domine le gouvernement tunisien, a entamé samedi des négociations avec l'opposition laïque, afin de mettre en place un gouvernement de transition et d'organiser des élections pour mettre fin à la crise politique. Ennahda, qui dirige une coalition avec deux partis laïcs de gauche, a accepté le principe d'une démission du gouvernement à la suite des trois semaines de négociations, qui doivent permettre de constituer un gouvernement intérimaire et fixer la date du scrutin. "Nous sommes maintenant dans un équilibre fragile, nous devons travailler à un consensus", a déclaré Maya Jribi, chef de file du Parti républicain, une formation d'opposants. L'influente centrale syndicale UGTT joue un rôle de médiateur dans la crise, qui s'est accentuée depuis l'assassinat en juillet de Mohamed Brahmi, figure de l'opposition de gauche, et membre de l'Assemblée nationale constituante (ANC), dont les travaux sont au point mort. Ennahda, accusé par ses adversaires de viser l'instauration de mesures islamistes dures, a accepté la semaine dernière l'ouverture de négociations, après avoir longtemps refusé leur principe.