Les étudiants ne lâchent pas prise en ce 14e mardi de contestation contre le système en place. Hier, malgré la chaleur et le jeûne, ils ont battu le pavé et réitérer leur détermination à faire tomber le système en place et ses symboles. Et comme toujours, depuis le début du mouvement populaire, les étudiants ont sillonné les rues de Boumerdès et démarré la marche depuis la faculté des sciences INIM. La procession humaine a scandé des slogans anti-système et ses symboles et les pressent à partir pour ouvrir une voie à la sortie de la crise qu'ils ont provoquée par leur mauvaise gestion. Les étudiants accompagnés de plusieurs enseignants, ont scandé des slogans chers à la contestation populaire toute en prenant cible les «2 B» et Gaid Salah accusé de vouloir manœuvrer pour le maintient de statu-quo et de protéger les bandits. Des slogans anti-Gaid Salah ont tonné la ville de Boumerdès durant plusieurs heures de marches avant l'entame de sit-in devant le siège de la Cour de justice. Ici, les manifestants ont réclamé une justice indépendante et non revancharde et estiment que «l'heure n'est pas au rendement de compte en emprisonnant des personnalités politiques et économiques nationales». Ils ont appelé à la séparation des pouvoirs et l'instauration d'une justice indépendante qui veillera à l'édification d'un Etat moderne et démocratique. «Ô Gaid Salah vos manœuvres pour maintenir la mafia, ne font qu'encourager notre volonté à en finir avec le système en place !» ; «Gaid Salah Dégage !» ; «Bédoui, Bensalah, dégage !» ; «Pas de vote avec les bandits !» ; «Pouvoir assassin !» ; «pouvoir dégage !», tels sont les quelques slogans répétés à chœur par les étudiants. Certains pour rafraîchir le climat en cette journée caniculaire et en plein jeûne, ont ramené des bouteilles d'eau pour se mouiller et éviter des déshydrations dues aux cris de gorges. Le périple des étudiants s'est poursuivi jusqu'à l'institut des hydrocarbures INH où un débat citoyen fut ouvert en plein aire entre les manifestants et les enseignants. Les manifestants ont présenté des interventions et analyses percutantes de la situation actuelle du hirak et ses perspectives avant de présenter, pour certains, des solutions. Certains ont même expliqué juridiquement l'impossibilité d'organiser des élections non plurielles alors que le conseil constitutionnel vient d'enregistrer deux candidatures seulement. La foule, après un débat riche, s'est dispersée dans le calme avant de donner rendez-vous jeudi soir, après la rupture de jeûne pour l'organisation d'un nouveau débat public à la place des Martyrs de la Révolution algérienne au centre-ville de Boumerdès.