«De par sa tonalité comme par son contenu, le discours prononcé à Tamanrasset par le Chef d'Etat Major de l'ANP, pose des jalons importants sur la voie de la recherche d'un règlement à la grave crise politique, institutionnelle et constitutionnelle que vit notre pays» Réagissant au dernier discours du chef d'Etat Major de l'ANP, dans lequel Ahmed Gaid Salah appelle à un dialogue sérieux entre tous les Algériens, la classe politique est divisée entre approbation et rejet. Annonçant son soutien et appui indéfectibles, le président de Talai Elhouriat, M. Ali Benflis, estime que le discours prononcé à Tamanrasset présente une base réaliste et solide. «De par sa tonalité comme par son contenu, le discours prononcé à Tamanrasset par le Chef d'Etat Major de l'ANP, pose des jalons importants sur la voie de la recherche d'un règlement à la grave crise politique, institutionnelle et constitutionnelle que vit notre pays». Ce dialogue «s'impose comme une nécessité impérative, dès lors qu'il répond pleinement à une préoccupation très largement partagée, celle de mettre le pays sur le chemin de sortie de crise le moins long, le moins risqué et le moins coûteux politiquement, sécuritairement, économiquement et socialement», ajoute le communiqué de Benflis. Enfin, il estime que le discours que l'ANP assume a un rôle de facilitation dans le dénouement de la crise actuelle. Et que ce rôle de facilitation est souhaité, opportun et utile. Plus que jamais, il met le règlement de la crise à portée de nos mains. Pour sa part, le Mouvement pour la Société et la Paix (MSP), a exprimé sa disponibilité à participer au dialogue prôné par Gaïd Salah, mais en posant ses conceptions. «Le mouvement est prêt à participer dans tout processus de dialogue conduit par des personnalités novembristes, acceptées par le peuple et non impliquées dans la corruption et la fraude», estime le parti, dans un communiqué diffusé à l'issue de la réunion de son bureau national. Le MSP exige notamment, le remplacement d'Abdelkader Bensalah par un autre chef d'Etat accepté par le mouvement populaire, et non impliqué dans la fraude et la corruption. Et cela peut se faire, s'explique le MSP, «dans le cadre d'une lecture élargie de la constitution, à travers la nomination d'un nouveau président du Conseil constitutionnel, et la démission de Bensalah». En outre, le MSP dit qu'il est prêt à toute autre solution dans le cadre du dialogue, garantissant deux principaux objectifs : l'harmonie avec la volonté populaire de voir partir les trois B, (Bedoui, Bensalah, Bouchareb) et une transition démocratique qui mettra fin à la fraude électorale, à la base de la corruption et de toutes les autres perversions. Les partis de la coalition réapparaissent De leur côté, les ex-parti de l'«Alliance présidentielle» soutiennent sans hésitations l'appel au dialogue de l'Armée. Le RND «salue l'appel au dialogue sérieux du chef d'Etat major de l'Armée nationale et populaire, adressé aux forces et personnalités nationales afin de sortir de la crise, et l'organisation de l'élection présidentielle qui sera l'issue pour concrétiser la volonté du peuple souverain, et réaliser les réformes attendues», indique un communiqué du parti. De son côté, le MPA «souscrit pleinement à l'appel au dialogue lancé par Gaid Salah». Tajamoue Amel El-Jazair (TAJ) d'Amar Ghoul, a estimé que le dialogue auquel à appelé le Général de corps d'Armée, Ahmed Gaïd Salah, était une occasion «précieuse et importante» pour amener l'Algérie «le plus rapidement possible» à bon port. Le parti a appelé dans une déclaration écrite, toute la classe politique, la société civile, les personnalités, l'élite, des représentants du Hirak et toutes les institutions concernées, à une «participation efficace» à ce dialogue. Le RCD et le FFS rejettent Contrairement aux positions de ceux qui soutiennent l'appel de Gaid Salah au dialogue, le président du RCD, Mohcine Belabbas, a estimé que «l'entêtement du chef de l'Etat-major de l'armée à aller à une présidentielle sans passer par une période de transition constituante, doit être dénoncé et stoppé. Il n'a pour but que de spolier le peuple algérien de sa révolution, pour installer de nouveaux hommes liges du pouvoir de fait». Le président du RCD ajoute qu'«il n'appartient pas à Gaid Salah de fixer les termes du dialogue. Exclure d'autorité toute idée de transition, qui tourne la page de l'autoritarisme, relève d'un hold-up de la mobilisation et de la souveraineté du peuple en lutte ; l'absence criarde de discernement et de vision du vice-ministre de la défense nommé par le président déchu, s'impose de plus en plus comme un facteur de blocage au dénouement de la crise». Il souligne encore : «pour notre part, nous voulons un dialogue vrai, sincère et fécond. Oui, nous voulons un dialogue ouvert et productif, sur les problèmes de fond qui ont handicapé notre pays, et la façon de sortir des crises cycliques que notre pays traverse depuis 1962». De son coté, le Front des forces socialistes (FFS) a rejeté hier «dans le fond comme dans la forme», l'appel lancé la veille par Ahmed Gaïd Salah au dialogue. «La dernière déclaration de Gaïd Salah propose l'ouverture d'un dialogue, pour aller rapidement à l'élection présidentielle sans transition politique. Il fixe l'objectif principal de ce dialogue sans transition, celui d'arrêter la composante de la commission qui sera chargée de l'organisation de cette élection», indique le FFS dans un communiqué. «Le FFS rejette ce dialogue dans le fond comme dans la forme, car il ne vise qu'à pérenniser le système actuel, les participants étant appelés à simplement cautionner une démarche déjà décidée par le régime», estime le parti, rappelant que «le dialogue auquel le FFS appelle depuis sa création doit être inclusif, impliquant la participation de tous les acteurs politiques et ceux de la société civile, sans exclusive».