Plusieurs partis politiques ont appelé jeudi à Alger le peuple algérien à ne pas boycotter la présidentielle du 17 avril pour préserver sa voix et éviter que sa volonté ne soit confisquée. Lors d'une rencontre organisée par le parti El Fadjr El Djadid, les représentants d'une dizaine de partis politiques et certaines organisations de la société civile ont été unanimes à appeler les citoyens à voter massivement pour exprimer leur choix car, ont-ils estimé, "le boycott n'est pas la solution pour changer le régime, et risque d'ouvrir la voie à tous types de dépassements". Dans ce contexte, le président du Front de l'Algérie nouvelle (FAN), Djamel Benabdeslam, a appelé les citoyens et les citoyennes "à se rendre en force aux urnes le 17 avril afin d'empêcher toute forme de fraude et de préserver leurs voix", affirmant que "le boycott n'est pas la solution pour concrétiser le changement". Il a affirmé que la responsabilité qui incombe aujourd'hui à l'ensemble des partis et d'agir auprès des citoyens pour les sensibiliser à l'importance de voter "pour sortir de la dure réalité qu'ils vivent et pour décider du sort de l'Algérie". Le représentant de certaines organisations de la société civile, Azzedine Rafa, a estimé que l'affluence des citoyens vers les bureaux de vote pour choisir le candidat qu'ils jugent apte à diriger le pays "reflètera la ferme et sincère détermination du peuple algérien à dépasser tous les obstacles pour se libérer de la marginalisation". Après avoir souligné que l'ambition de tous les partis réunis aujourd'hui est "d'édifier un Etat de droit où le peuple sera souverain", M. Rafa a exprimé son rejet de "toute attitude ou comportement de nature à confisquer à nouveau la volonté du peuple". La présidente du Parti de la justice et du manifeste (PJM), Naïma Salhi, a indiqué que "le boycott n'est pas dans l'intérêt du peuple", ajoutant que la mission de ces partis consiste aujourd'hui à lancer une action de proximité et de sensibilisation au profit des citoyens à la nécessité de voter et de ne pas boycotter les élections, et sur la réalité politique et socio-économique. De son côté, le président du parti el Fadjr el Djadid, Tahar Benbaïbeche, a présenté sa vision de la situation politique et sociale actuelle qu'il a qualifiée de "difficile et complexe". Dans ce contexte, il a exhorté le peuple algérien à s'unir "pour l'édification d'un Etat, dont il sera fier et où il vivra avec dignité", dénonçant certaines parties politiques qui "utilisent les échéances électorales pour servir leurs intérêts personnels, sans tenir compte de l'intérêt général du peuple et de l'Etat". Il convient de rappeler que ces partis avaient déjà annoncé auparavant leur soutien au candidat indépendant à cette échéance nationale, Ali Benflis.