Dans un entretien accordé à un site spécialisé français, le capitaine des Verts évoque les chances de son équipe au Mondial. Vous êtes actuellement en phase de préparation pour le Mondial. Comment cela se passe- t-il ? Cela se passe très bien. On s'est bien préparé à Sidi Moussa. Cela a été très difficile. Mais il fallait un peu souffrir pour être au top au mois de juin. Là, on est dans une phase où on joue des matches. Un peu de compétition pour avoir un peu de temps de jeu. Actuellement, cela se passe très bien. Vous avez inscrit le but qui a envoyé l'Algérie à la Coupe du monde. Avec le recul, quel souvenir en gardez-vous ? Cela s'est bien passé à la fin. C'était très stressant pour nous et je pense aussi pour les supporters. C'est toujours comme ça un match de barrage. Ce n'est pas toujours la «meilleure équipe» qui gagne au niveau du jeu. On n'a pas produit du beau jeu. Mais le plus important c'était de gagner 1 à 0. Le reste on ne s'en préoccupait pas. C'est aussi stressant de jouer à domicile. Beaucoup de pression... Un but un peu chanceux. Personnellement, ça restera toujours dans mes souvenirs et dans l'histoire du football. Donc très content. Quels sont les objectifs de l'Algérie durant la Coupe du monde ? L'objectif est simple, c'est d'essayer de passer le premier tour. Maintenant, il faut que l'Algérie passe un cap. Cela fait plus de quatre ans qu'on est en progression. On se qualifie en Coupe du monde. On se qualifie en Coupe d'Afrique. Il y a une bonne équipe d'avenir. Maintenant, il faut voir loin. Il ne faut pas être timide. Il est clair qu'il y aura beaucoup d'obstacles. Là, par exemple, durant la Coupe du monde il y aura de grandes équipes en face de nous. Mais il ne faut pas avoir honte. On n'a rien à perdre. Vous êtes dans un groupe où vous croiserez le fer avec la Belgique, la Russie et la Corée du Sud. Quelques mots sur vos adversaires... Tout le monde est unanime. La Belgique est favorite. Il y a la Russie qui est une très bonne équipe et qui est toujours en Coupe du monde. C'est toujours difficile de gagner chez eux. (...) La Corée du Sud est une équipe habituée aussi. Une équipe avec beaucoup d'expérience et très dure à manier parce que tactiquement c'est très bien en place. On va jouer trois équipes avec trois styles de jeu différents. Mais j'ai confiance. Cela va être dur. Mais j'ai confiance. La solidarité, le maître-mot de l'Algérie. En tant que capitaine de l'équipe, quel état d'esprit allez-vous tenter de transmettre à vos coéquipiers ? Déjà, cela va être d'enlever de la pression à mes collègues. Je suis épaulé par des anciens comme Yebda, Mesbah, Halliche. Il faut sortir de cette Coupe du monde sans regret. Jouer notre jeu, prendre du plaisir, être solidaire parce que sans solidarité on ne sera rien. C'est une chose sur laquelle on insiste beaucoup tous les jours. Le coach également. Je pense que c'est la force de l'Algérie. La solidarité, jouer avec le cœur, ça peut être une qualité qui pourra permettre à cette équipe de passer le premier tour. Comme en 2010, il y a beaucoup de joueurs binationaux présents dans cette équipe d'Algérie. C'est une vraie force j'imagine... Bien sûr. De toute façon, on est Algérien. Moi, je suis né en France. J'ai été formé en France. Mon cœur est à 200% algérien. Je pense que tous les binationaux rêvent de jouer pour l'Algérie. Justement, c'est une force parce qu'il y a des joueurs qui jouent un peu partout dans le monde, qui ont été formés un peu partout dans le monde. Cela ne peut être que bénéfique pour l'équipe nationale. Il ne faut pas oublier qu'il y a des joueurs comme Soudani, Slimani, Belkalem et puis Halliche qui ont été formés en Algérie. C'est aussi un signe fort pour les joueurs locaux. Montrer qu'en Algérie, on peut sortir des talents. Là, maintenant, certains jouent en Europe. Donc il y a de tout. J'en suis content en tout cas. Quelques mots sur les méthodes de Coach Vahid... Le coach est spécial. Franchement, en dehors du football c'est quelqu'un de très attachant. En ce qui concerne le travail, c'est quelqu'un qui est très dur. Il a sa philosophie. Il a sa façon de faire depuis des années. Donc il faut s'adapter. Cela fait un bout de temps qu'il est là. Il a eu beaucoup de bons résultats. Je pense que l'équipe maintenant a bien assimilé sa façon de travailler. Maintenant, tout le monde est dans le projet. Êtes-vous conscient de l'engouement que vous suscitez, que ce soit en Algérie ou en France, où les supporters sont nombreux ? Oui, bien sûr. Personnellement, ça fait un bout de temps que je suis en équipe nationale. Après avoir connu 2010, je pense qu'il n'y aura pas plus grandiose. Je sais ce que cela représente pour les supporters. Je sais ce que cela représente pour nos familles, pour nous, pour tout le monde. On sait qu'à chaque victoire ou chaque bon résultat, il y a un petit défilé un peu partout dans le monde. (...) C'est une source de motivation, ça c'est clair. Tout le monde le sait. Je pense que c'est aussi ce qui fait le charme de l'équipe d'Algérie. On a pu le voir lors des matches amicaux face à l'Arménie et la Roumanie. Beaucoup de personnes pensaient qu'il n'y aurait pas beaucoup de supporters alors qu'ils ont répondu présent. On s'est senti un peu comme chez nous. Je pense que même les jeunes joueurs sont très surpris de l'engouement des supporters. Je leur ai dit qu'ils n'ont encore rien vu. Mais en tout cas c'est la classe pour nous. Quel est votre meilleur souvenir de Coupe du monde ? Lors de la dernière Coupe du monde, en 2010, mon meilleur souvenir c'était le match contre l'Angleterre. Un stade fantastique rempli, hymne national, une belle équipe d'Angleterre, et puis on avait fait un bon match. On a eu beaucoup de bons échos derrière ça. Le plus important, c'est de représenter l'Algérie. Donner une bonne image, être fair-play, donner l'exemple. Il ne faut pas oublier qu'on représente le monde arabe. On a une certaine responsabilité.