Le projet de la réforme des structures et des missions de l'Etat demeure un chantier important pour le président de la République. Et pour cause, lors de son discours d'investiture, le chef de l'Etat a pris l'engagement d'accélérer la réforme pour assurer une nouvelle répartition des pouvoirs publics fondée sur une décentralisation plus poussée. Si les axes du projet ne sont pas connus dans le détail, il n'en demeure pas moins que la révision du code communal et de wilaya est l'un des piliers de cette réforme. Le président de l'APC de Raïs Hamidou, dans la wilaya d'Alger, a salué hier l'annonce du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, d'une décentralisation plus poussée de la gestion de l'Etat. «Nous saluons la décision de M. Bouteflika de décentraliser la gestion de l'Etat. Une décentralisation, à mon avis, qui ne peut se faire sans renforcer les prérogatives des élus locaux», a expliqué Boudjemaâ Zaïoua. Selon le premier magistrat de la commune de Raïs Hamidou, une gestion rigoureuse des affaires de la collectivité exige de l'Etat de doter les élus de larges prérogatives. «C'est le président de l'APC qui connaît les besoins de sa population dans tous les secteurs. A cet effet, il doit être doté de prérogatives lui permettant d'agir pour le bien-être de sa commune. Il faut lui accorder le pouvoir de prendre des décisions et de réaliser des projets pour sa commune», a souligné notre interlocuteur. Et d'ajouter : «Il faut laisser aux élus l'initiative et la prise de décision au niveau local. Une décision prise au niveau central risque d'être en contradiction avec la réalité du terrain.» Pour sa part, le président de l'APC de Dely Ibrahim (Alger), Brahim Sedrati, estime que la décentralisation ne se fera ressentir qu'une fois le code communal revu. «Les élus doivent retrouver la plénitude de leurs prérogatives et des moyens pour exercer leurs fonctions», a déclaré M. Sedrati, qui regrette que les élus ne jouissent d'aucun pouvoir. «Nous n'avons même pas le pouvoir de décider sur l'ouverture d'une pizzeria au niveau de notre commune ni de la délivrance d'un registre de commerce», a regretté notre interlocuteur. «Le nouveau code communal doit consacrer la décentralisation des moyens et des prérogatives qui avaient disparu avec l'avènement des APC du FIS en 1990. Nous sommes actuellement en démocratie, les élus sont légitimes pour pouvoir récupérer leurs prérogatives classiques», a ajouté M. Sedrati, qui appelle, par ailleurs, l'Etat à reconsidérer le statut de l'élu, d'autant plus qu'il est le dépositaire de la souveraineté de l'Etat au niveau de sa commune. Le président de l'APC de Bologhine, Yazid Hamache, a également salué la décision du président de la République de décentraliser davantage la gestion des affaires de l'Etat. «La décentralisation est une bonne initiative. J'espère seulement que les élus seront renforcés dans leurs prérogatives. C'est ce que nous réclamons depuis très longtemps», a-t-il expliqué.