«Le marché du médicament algérien se porte bien et tout laisse croire que les produits en circulation dans les officines sont conformes aux normes en vigueur", a-t-on appris en marge des travaux des 4es journées scientifiques sur la pharmacie hospitalière qui se sont déroulées hier dans l'Etablissement hospitalo-universitaire (EHU) à Oran. Rencontré lors d'une pause, le directeur du Laboratoire national de contrôle des produits pharmaceutiques (LNCPP) a indiqué que «le taux de produits retirés du marché cette année pour non- conformité s'est réduit à 0,1% après avoir atteint en 2006 les 6%, soit 400 lots de 30 000 unités.» Cette rencontre, organisée par la faculté de pharmacie d'Oran sous le thème : «Pharmacie hospitalière, sécurité thérapeutique et apport de la formation du pharmacien» a surtout permis aux spécialistes de préciser que le secteur pharmaceutique s'est doté de moyens conséquents à même de réussir sa modernisation. Dans cet ordre d'idées, la même source a annoncé le recrutement de 50 spécialistes pour renforcer les opérations de contrôle des médicaments importés de l'étranger, tout en précisant que l'Algérie est parmi les rares pays qui procèdent à un contrôle systématique et régulier des produits aussi bien importés que synthétisés localement. La nomenclature en cours de révision Sur un autre plan, le directeur du LNCPP a indiqué que les directions du commerce assument seules la responsabilité de la commercialisation des produits parapharmaceutiques importés, dont ceux qualifiés de fortifiants, dont le contrôle ne relève pas des attributions de ses services. A ce sujet, on apprend qu'une convention est en cours d'élaboration entre le ministère de la Santé et de la Réforme hospitalière et celui du Commerce pour coordonner les efforts en matière de contrôle de ce genre de produits. Concernant les médicaments produits localement, le professeur Mesbah de la faculté d'Alger a confirmé que la nomenclature des médicaments essentiels protégés par l'Etat comporte 405 produits. «Ils ne représentent que 36% du nombre des produits locaux» a-t-il affirmé, précisant que les autres médicaments n'arrivent pas encore à couvrir les besoins du marché national. L'interlocuteur a ajouté dans ce sens que cette nomenclature est en cours de révision, et que «la nouvelle sera rendue publique dans les prochains jours.» Pour sa part le professeur, Aït Saïd a abordé le volet de la consommation nationale des médicaments, précisant que cette dernière, qui était de l'ordre de 1,2 milliard de dollars en 2006, a augmenté à 2,5 milliards de dollars en 2008. La part de la production locale est passée de 18% en 2004 à 35% l'an dernier, «et on s'attend à ce qu'elle atteigne probablement les 40% à la fin de cette année». Dans ce même ordre d'idées, il a dévoilé que l'Algérie pourra multiplier le nombre des médicaments produits localement en fabriquant environ 290 autres formes simples de médicaments (comprimés, gélules et suppositoires). Par ailleurs, le directeur du LNCPP a annoncé qu'une nouvelle unité de production de produits injectables ouvrira prochainement ses portes. «Elle assurera près de 7 millions d'unités par an», a-t-il souligné, précisant que «l'Etat a adopté une nouvelle stratégie pour l'encouragement de l'investissement étranger en matière de production des médicaments anti- cancéreux, tout en confiant le suivi et le contrôle au ministère de la Santé.