Les opérations de contrôle des magasins de pièces détachées d'automobiles n'ont pas encore eu lieu. «Aucun agent n'est venu nous questionner ou vérifier nos produits, et nous ne sommes pas au courant de cette directive", ont affirmé des propriétaires de boutiques de pièces détachées pour véhicules. Le ministère du Commerce, qui a décidé de lutter " farouchement " contre la vente de pièces de rechanges contrefaites, a en effet instruit les directions concernées de son département d'entamer des opérations de contrôle dans les magasins en question. Le déplacement que nous avons effectué pour vérifier l'application sur le terrain s'est révélé des plus négatives. Djamel, un commerçant exerçant dans le quartier de Belouizdad, a été surpris par une telle information : "De toute façon, nous n'avons rien à craindre. Toutes nos marchandises sont étiquetées, puisqu'une réglementation, entrée en vigueur en 2006, a obligé les importateurs à mentionner sur leurs marchandises la provenance du produit". Ainsi, selon Djamel, "les pièces détachées, d'origine européenne ou asiatique, l'essentiel c'est qu'elles rentrent légalement dans le pays. De ce fait, les vendeurs des pièces de rechange n'ont à s'inquiéter ni des contrôles des agents du ministère et ni d'une éventuelle saisie". En allant vers le boulevard Hassiba Ben Bouali, un autre vendeur pense que "suite aux pressions des concessionnaires pour l'arrêt des importations des véhicules de moins de trois ans, la lutte contre les pièces détachées n'est en réalité qu'un prétexte pour monopoliser le marché et contrôler ce secteur en amont et en aval". Pour lui, "les pièces détachées, dites contrefaites, ont la même efficacité que les pièces d'origine. Le seul inconvénient, c'est leur faible longévité". À titre d'exemple, une chaîne de distribution de marque allemande coûte plus cher que celle fabriquée dans les pays asiatiques et elle dure au moins deux ans de plus. Quant à la chaîne fabriquée en Asie, principalement en Chine, elle dure six mois seulement. Dans le même sillage, il explique qu'une pièce est définie comme contrefaite lorsque le fabriquant utilise le logo d'une autre entreprise et avec une légère différenciation d'appellation pour ne pas être poursuivi en justice. Un commerçant de Sidi M'hamed estime, pour sa part, qu'"effectivement, des propriétaires de magasins peuvent avoir des problèmes s'il s'avère que leur marchandise a été frauduleusement étiquetée ou présente des défauts pouvant constituer un danger pour les automobilistes". En conclusion, notre visite dans ses différents magasins aura servi de téléphone arabe, et agira tel un avertissement dans tout Belcourt, résonnant particulièrement dans les magasins de pièces détachées.