Rien ne va plus à l'université Akli Mohand Oulhadj de Bouira. La rentrée 2015/2016 a été marquée par plusieurs mouvements de grève des étudiants affiliés à différents comités qui demandent à ce que les conditions nécessaires pour commencer une année universitaire sereines soient garanties. Hier, c'est l'Union générale des étudiants libres (Ugel) qui a décidé d'empêcher les bus du transport des étudiants d'accéder à leur station. Cette action est menée, selon les membres du comité, pour obliger la direction des œuvres universitaires (Dou) à renforcer sa flotte de bus et mettre un terme au calvaire des étudiants de manière définitive. Outre le transport, les membres de l'Ugel affirment avoir adressé des requêtes à l'administration depuis la rentrée mais qui n'ont connu aucune suite. De ce fait, le comité étudiant ne compte pas renoncer et décide d'enclencher une grève au niveau des résidences universitaires jusqu'à ce que leurs revendications soient entièrement satisfaites. Les étudiants demandent l'ouverture des restaurants au niveau des campus et de certaines résidences universitaires, la délivrance des diplômes des centaines d'étudiants qui ont terminé leur cursus de licence. Il y a une semaine, les deux campus de l'université ont été paralysés par une grève déclarée par la Ligue nationale des étudiants algériens (LNEA) qui dénonce la dégradation des conditions sociopédagogiques, ainsi que le silence inexpliqué de l'administration. En plus du retard de la délivrance des diplômes dans plusieurs départements, la ligue avait demandé une prise en charge des étudiants inscrits en première année de mastère qui ont été privés de leur droit d'hébergement. Il faut souligner que plusieurs étudiantes en mastère 1 ont été chassées de la cité universitaire, il y a une semaine. Cela s'est passé en début de soirée et il a fallu l'intervention des comités des étudiants pour que ces dernières rejoignent leurs chambres quelques heures plus tard. Sur le plan pédagogique, l'université Akli Mohand Oulhadj enregistre un manque d'encadrement qui a été estimé par ses responsables à plus de 200 enseignants, ainsi qu'un manque de professeurs et de maîtres de conférences de catégorie A pour pouvoir garantir un bon déroulement de l'année universitaire. Pour ce qui est de la capacité d'accueil, il faut souligner que certains départements et facultés sont surchargés, notamment le département des sports et la faculté des sciences humaines et sociales. Cette question se réglera une fois que les nouveaux blocs au niveau du pôle universitaire seront réceptionnés d'ici début 2016. L'université aura une capacité supplémentaire de 2000 places pédagogiques. La direction de l'université et celle des œuvres universitaires ont promis dès la rentrée de prendre en charge les doléances des étudiants. Ces derniers, quant à eux, attendent toujours une réaction des responsables. Face au silence des uns et le mécontentement des autres, l'année universitaire s'annonce déjà houleuse et la situation risque de se corser davantage si toutefois la direction de l'université n'intervient pas à temps.