Le montant des créances impayées des chefs d'entreprise du BTPH de Sidi Bel-Abbès a atteint 95 milliards DA, ce qui a mis dans l'embarras nombre d'entre eux. Certains songent carrément à baisser rideau. Désespérés, les opérateurs économiques membres de la Confédération générale des entreprises algériennes (CGEA) de la wilaya se sont réunis, hier, à l'hôtel Béni Tala, pour exprimer leur ras-le-bol quant au retard accusé dans le règlement de leur situation bloquée depuis le mois de décembre dernier. Depuis cinq mois, les chefs d'entreprise se retrouvent dos au mur, sans moyens financiers pour payer leurs employés. Plus grave, ils risquent la prison à cause de chèques impayés à leurs fournisseurs. Le vice-président du bureau de la CGEA de la wilaya, M. Slimani Mohamed, a souligné que sur le territoire de la wilaya, quelque 5000 logements sont lancés et 3600 autres sont en cours de réalisation, soit «un total de 8600 logements sont en cours de réalisation». Mais 80% des chantiers sont à l'arrêt, ce qui signifie la ruine pour nombre de chefs d'entreprise», dira le même responsable. Cette situation critique ne frappe pas les seuls chefs d'entreprise, mais également 18 000 à 20 000 ouvriers qui vont se retrouver au chômage. Son impact est négatif pour beaucoup de petites et moyennes entreprises, voire de grandes entreprises, qui n'ont pas les moyens financiers d'honorer les salaires de leurs employés, a-t-on précisé. Lors des débats, les concernés ont évoqué le facteur fondamental de confiance envers leurs partenaires. Ils se posent des questions sur la garantie de ne plus faire face à ce problème. Dans le cas contraire, «on sera obligé de tout abandonner», dira un jeune promoteur. Les membres de la CGEA dénoncent le silence du ministère des Finances et de la Caisse nationale du logement (CNL). L'OPGI de la wilaya qui reste leur seul interlocuteur n'a pas de solution face à cette crise jamais vécue, au moment où ils sont invités à payer leurs engagements avec la Cnas. Ainsi, les chefs d'entreprise tirent la sonnette d'alarme et invitent les responsables locaux et les hautes instances de l'Etat à résoudre ce problème le plus tôt possible pour sauver les projets à l'arrêt.