Alors qu'on annonce l'ouverture du grand opéra d'Alger, don de la chine à l'Algérie, et la construction de nouvelles infrastructures, on se demande pourquoi des théâtres ont été construits pour ne servir à rien. En effet, au moment où des comédiens déclarent qu'il y a un manque de lieux pour se produire, des théâtres de verdure et des salles sont à l'abandon. Le théâtre de Verdure Lâadi- Flici qui se trouve en contrebas de l'hôtel Aurassi à Alger ne sert plus à rien depuis belle lurette, si ce n'est aux grands galas durant le Ramadhan et pendant la prériode d'été. On se demande pourquoi ce théâtre de verdure doté pourtant d'un parking reste nettement sous- utilisé. C'est le même cas pour le théâtre de Sidi Fredj (Casif) qui n'est utilisé qu'en période estivale. D'autres théâtres construits depuis plus de 20 ans sont tombés dans l'oubli car jamais utilisés. C'est le cas du théâtre de verdure construit derrière le centre commercial de Châteuneuf, en face de l'ancien siège de l'ONDA qui vient d'être démoli. Ce beau théâtre tombé dans l'oubli et qui a sûrement été démoli avec le centre commercial n'a jamais été inauguré, et il est très possible que les autorités locales ignorent à ce jour son existence. On se demande également pourquoi rien n'est programmé au niveau du petit théâtre de verdure se trouvant au sein de l'école des animateurs culturels de Tixeraine. La direction de cette école pourrait bien le réparer et tracer un programme qui servirait à la fois aux animateurs et aux associations culturelles. Un autre petit théâtre a été construit depuis plus de deux décennies dans la clairière de la cité Sellier à Hydra et attend toujours son inauguration. Les élèves des lycées et collèges de Hydra et Saïd-Hamdine pourraient bien organiser des activités au niveau de ce petit théâtre, tout comme l'APC. Le cas le plus grave est celui du théâtre de Bouzareah qui peut accueillir 600 places. Ce joyau qui avait été construit sur du remblai et abandonné pour être transformé en bidonville n'aurait accueilli, depuis sa construction il y a trente ans, qu'une seule activité à l'occasion de la fête de l'enfance organisée il y a quelques années par l'établissement Arts et culture. Des salles mal utilisées Cet établissement ayant l'habitude de mettre le paquet en organisant des galas au niveau de toutes les communes durant le Ramadhan pourrait bien demander l'utilisation de ces théâtres abandonnés. Par ailleurs, des salles sont largement sous-utilisées. C'est le cas de la salle de cinéma de l'APC de Zeralda. Il faut dire que certaines salles appartenant à des partis et des associations sont également ignorées alors qu'on peut y donner des spectacles ou organiser des conférences. La salle de la Kasma FLN de Bouzareah qui accueillait autrefois régulièrement des activités artistiques a été fermée depuis l'arrivée du multipartisme. C'est à croire qu'il est interdit aux partis d'organiser des activités culturelles. Il est justement étonnant que les chefs de parti ne pensent pas aux activités culturelles. Enfin, il existe également des salles au niveau de certains instituts tels que l'ISGP à Bordj El Kiffan (Lido). Certains lycées sont également dotés de salles qui peuvent servir aux activités artistiques. Les directeurs de tels instituts, de facultés et de lycées peuvent par ailleurs créer des troupes de théâtre à leur niveau. Certains étudiants seraient prêts à créer des clubs culturels et activer. Il est étonnant que des salles se trouvant dans des maisons de jeunes ont servi il y a quelque temps et paraît-il, certaines, continuent à servir pour les fêtes de mariage et pas pour des représentations théâtrales et soirées musicales.