Partant du principe de la décentralisation de l'outil de production et de l'idée que la force d'une économie nationale passe par l'assainissement de la situation au niveau de l'entreprise locale, le Cercle d'action et de réflexion autour de l'entreprise (Care) a engagé un «plaidoyer pour l'amélioration du climat des affaires» au niveau des entreprises à travers 8 wilayas de différentes régions du pays. C'est cette expérience qui aura duré une année et demie que Mahrez Aït Belkacem et Amel Belaïd, membres principaux de l'équipe chargée du projet cofinancé par le Centre international pour l'entreprise privée (Cipe), sont venus partager à l'occasion de la 8e matinale de l'année 2016 organisée hier à Alger par le Care. «Nous avons sillonné le pays pour écouter les entrepreneurs et à les inclure dans un projet de société commun», a d'emblée expliqué Mme Belaïd la démarche entreprise par son équipe, avant de se dire agréablement surprise par les différentes propositions et idées concrètes que des partenaires économiques de contrées lointaines leur ont présentées. «Il y a des idées qui émanent des entrepreneurs de tous les coins d'Algérie, le Care est allé les chercher», a-t-elle résumé. En écoutant les uns et les autres, Aït Belkacem trouve qu'il s'agit de propositions qui pourront bien être incluses lors des prochaines tripartites. Car, selon lui, «la représentativité dont souffre cette rencontre périodique gouvernement-syndicat-patronat», peut bien la retrouver auprès de ses acteurs qui ont l'art du «dialogue social responsable». Sur la question du genre de problèmes rencontrés par les entreprises locales, les conférenciers témoignent que «les problèmes que vit un chef d'entreprise sont les mêmes partout», même si des particularités considérées comme des «angles morts» existent dans certaines localités et sont inconnues dans d'autres. En fait, les initiateurs du projet, qui s'inscrivent dans un rôle de facilitateurs, estiment que «ce projet de plaidoyer a permis d'ouvrir le dialogue entre l'acteur économique et le pouvoir décisionnel» et qu'«à mi-parcours, nous avons une réaction extrêmement positive de la part des entrepreneurs». Après ce travail qui les a menés dans les wilayas de Blida, Alger, Oran, Tlemcen, Annaba, Ghardaïa, Adrar et Tamanrasset, les membres du Care révèlent que «ce projet de plaidoyer sera soumis aux différentes parties prenantes qui décideront ce qu'il faudrait faire». En termes plus clairs, un document qui se base sur les données récoltées est en train d'être préparé avant d'être mis entre les mains des pouvoirs publics, d'associations de chefs d'entreprise, de cabinets de conseil et autres acteurs concernés par des données concrètes d'entreprises afin de les aider à prendre des décisions. S'exprimant sur les points les plus en vue lors de leur périple à travers le pays, Mme Belaïd fait ressortir quatre axes principaux. Il s'agit du manque de main-d'œuvre qualifiée, de problèmes liés aux relations avec les institutions et administrations, des problèmes de gouvernance, ainsi que des soucis avec le système financier. Pour arriver à de tels résultats les membres du Care disent s'appuyer sur une «approche inclusive» initiée par le centre américain Cipe, laquelle a, selon les conférenciers, donné ses fruits en Biélorussie et en Jordanie.