Amel Belaïd, vice-présidente du Cercle d'action et de réflexion autour de l'entreprise (Care) et Mahrez Aït Belkacem, consultant en entreprise, vont animer cette semaine un débat consacré à l'entreprise ayant pour thème: le plaidoyer pour l'amélioration du climat des affaires cofinancé avec le Centre international pour l'entreprise privée. Selon le président de Care, Slim Othmani, cette rencontre aura lieu avec le soutien de la délégation de l'Union européenne en Algérie et l'équipe chargée du projet Cipe: Mahrez Aït Belkacem et Amel Belaïd qui feront partager leurs points de vue et les différentes analyses exprimées par les multiples chefs d'entreprise rencontrés à travers le territoire national (Alger, Annaba, Oran, Tlemcen, Ghardaïa, Blida, Adrar, Tamanrasset). Le Cercle d'action et de réflexion autour de l'entreprise a choisi de consacrer une de ses rencontres à l'entreprise à travers le projet Cipe que Care pilote avec l'appui financier conjoint du Centre international pour l'entreprise privée (Cipe). Slim Othmani, qui est aussi P-DG de NCA Rouiba, a souligné ce que les investisseurs souhaiteraient: la débureaucratisation car les gros projets industriels attendent longtemps des documents administratifs. Il faut qu'il y ait une autorisation de fait, passé un certain délai de réponse, dit-il. Il plaide aussi pour un 51/49% à la carte. «On peut dire oui à un investisseur étranger qui veut 100% du capital, mais à des conditions: exemple, réinvestissement de 30% des dividendes, etc. Ce qui me désole aujourd'hui, c'est que le gouvernement ne reconnaît pas que cette règle est mal faite», selon un témoignage publié en décembre dernier. Il «aimerait aussi qu'il y ait une notion de stabilité juridique concernant l'investissement. Ce qui est gênant, c'est qu'il n'y a pas de vision partagée. On assiste à des déclarations officielles sur la vision du gouvernement pour 2030. Le monde de l'entreprise demande à ce qu'on lui explique ce qu'est cette vision. C'est à partir de là que je pourrai me projeter en tant qu'entreprise et apporter ma contribution et dire ce que j'attends du Code des investissements. Il faudrait qu'on affiche clairement cette vision. «Pour le moment, on l'attend toujours.» Amar Moussaoui, chef d'entreprise dans la maroquinerie déclare qu'il a besoin d'un mécanisme de prise en charge des pertes de change. Depuis janvier (2015), le dinar a perdu 30%. C'est une barrière à l'investissement. «J'ai un projet d'extension de mon unité de production à Chéraga. En janvier, le coût était évalué à 100 millions de dinars. Aujourd'hui (décembre 2015) on est à 130 millions. De plus, nous attendons toujours que les problèmes du foncier soient pris en charge, de même que ceux de la bureaucratie à cause de laquelle des projets d'investissements dorment dans les tiroirs des wilayas. Il faut aussi revoir toutes les taxes et les impôts: la TVA, la TAP, l'IBS. Nous sommes en train de produire, c'est la seule façon de faire baisser les prix», dit-il. Sous le titre ««ce que réclament les chefs d'entreprise», le site de Care a aussi publié le témoignage de Taïeb Ezzraïmi, P-DG du groupe SIM selon lequel il faut une suppression de la pré-évaluation des projets par le Conseil national d'investissement car «c'est une perte de temps». «Nous travaillons avec des partenaires étrangers qui veulent des réponses rapides. On ne peut pas se permettre d'attendre 3 ou 4 mois avant d'avoir une réponse. Soit on allège ce traitement par le CNI, soit on le supprime», dit-il. «Le foncier industriel n'est toujours pas réglé. Chaque fois que j'ai besoin d'un terrain, je vais l'acheter auprès de quelqu'un qui en possède un dans une zone industrielle, obtenu en 4e ou 5e main et vendu 40 à 50 fois son prix», dit-il. Il y a aussi Arezki Issiakhem. P-DG de Isser Délices, estimant que c'est une bonne chose que le gouvernement ait décidé d'aller vers la diversification, «mais ce qu'on ignore, c'est qu'en se remettant sérieusement au travail aujourd'hui, les retombées sur notre économie ne seront perceptibles que dans une dizaine d'années», dit-il. «J'ai bénéficié d'un terrain en 2006, mais depuis 9 ans j'attends qu'il soit viabilisé. Les terrains bénéficient actuellement aux spéculateurs et non pas aux vrais investisseurs. Nous devons pouvoir y accéder plus facilement, même avec des conditions de mise en exploitation au bout de deux ou trois ans. Le texte doit pouvoir permettre aux banques d'être réellement partie prenante dans les investissements et qu'elles cessent d'être une simple caisse d'enregistrement», ajoute-t-il.