La fermeture de quelque 3 000 magasins vendant des plantes médicinales et produits d'herboristerie, a fait réagir l'Association nationale des commençants et artisans (Anca). Son président, Boulenouar El Hadj Tahar, conteste l'illégitimité de cette décision tant elle touche même les propriétaires de ces magasins ayant des registres de commerce. Pas moins de 3 000 commerces de vente de plantes médicinales, des produits d'herboristerie et des compléments alimentaires ont été fermés par le ministère du Commerce dans plusieurs wilayas. Les décisions de fermeture ont été prises suite à des infractions relevées dans ces magasins activant, pour la majorité, sans registre de commerce, selon les services de contrôle économique et de la répression des fraudes (Dgcerf) relevant de ce département. L'usage non contrôlé de ces produits proposés aux consommateurs sans aucun respect des règles de précaution est un autre mobile qui incite ces services à opter pour cette démarche. Contacté par téléphone, M. Boulenouar a estimé que «parmi les 3 000 commerces fermés, au moins 1 000 exercent cette activité légalement en bénéficient d'une autorisation d'exercice». «Mais pourquoi les sanctionner alors qu'ils exercent dans des conditions légales et ils n'ont commis aucune infraction ?», s'interroge le président de l'Anca. Ce dernier a, toutefois, reconnu l'anarchie qui caractérise cette activité qui a eu le temps de se développer dans des conditions «favorables» dont l'absence de textes qui la régulent. «Le vide juridique a encouragé la propagation de ce type de commerce», a évoqué notre interlocuteur qui plaide dans cadre, de mettre de l'ordre dans cette activité. Il faut organiser, insiste-t-il, cette activité pour mettre fin à cette anarchie qui prévaut dans ce secteur. Le ministère du Commerce avait instruit, le 21 décembre dernier, via une correspondance, les Directions de commerce dans les différentes wilayas de mener des enquêtes approfondies sur tous les commerces qui proposent ce genre de produits. Les premiers résultats de l'enquête, révélés le 29 du même mois, ont fait état de nombreux commerces contrôlés qui exercent sans les codes 108 et 602 fixés par la réglementation et qui autorisent l'exercice de cette activité. Des chercheurs spécialistes algériens avaient, mis en garde lors d'un séminaire, organisé en mai dernier à Sétif, sur «la vente anarchique de produits médicamenteux fabriqués à base de plantes et les dangers qu'ils peuvent engendrer».