Samedi, au moment où s'achevait sans succès la réunion de médiation de San José, réunissant le président hondurien avec les représentants de ceux qui l'ont renversé, plus de 2000 personnes se sont rassemblées à Tegucigalpa, capitale hondurienne. Les protestataires entendaient ainsi soutenir Manuel Zelaya, à leurs yeux le président légitime du Honduras renversé fin juin par un coup d'Etat militaire, ont rapporté hier des médias locaux. Les partisans de M. Zelaya ont bloqué pour la troisième journée consécutive la circulation sur les routes qui relient la capitale à San Pedro Sula, la deuxième grande ville du pays. «Aujourd'hui, nous demandons ici encore une fois et remercions le peuple hondurien pour ses manifestations, non seulement dans la capitale, mais également dans tous les coins de notre pays», a déclaré Mme Xiomara Castro, épouse de M. Zelaya, qui a pris part au rassemblement. «Nous voulons vous dire que nous ne renoncerons pas», a-t-elle ajouté soulignant que le Honduras n'accepterait pas «un régime de facto dirigé par les militaires». «Nous n'acceptons pas la répression et nous n'acceptons pas l'injustice», a-t-elle encore dit. Les manifestants ont déclaré qu'ils poursuivraient leurs protestations jusqu'au rétablissement dans ses fonctions du président Zelaya. Les représentants de M. Zelaya et ceux du gouvernement par intérim hondurien issu du coup d'Etat se sont réunis avant-hier à San José, la capitale costaricienne, pour le deuxième tour des négociations visant à chercher une solution à la crise politique au Honduras. M. Zelaya a été renversé le 28 juin par un coup d'Etat militaire et a été forcé à s'exiler au Costa Rica voisin. La communauté internationale a condamné d'une seule voix ce changement de pouvoir au Honduras le qualifiant d'«anticonstitutionnel».