Conséquence aussi bien de la fameuse LFC 2009, si controversée, que des mesures de déviation vers d'autres ports des bateaux transportant des marchandises «non conteneurisées», une grande inquiétude s'est emparée du personnel du port d'Alger. En effet, la chute du niveau d'activité que ces mesures impliquent fait planer une menace sérieuse sur l'emploi, notamment pour le personnel engagé par contrat à durée déterminée (CDD). «Personne ne sait exactement quel va être le devenir du personnel de l'Epal, l'entreprise portuaire d'Alger», affirme Moussa Achour, syndicaliste. Il se fait ainsi le porte-parole de l'angoisse qui étreint un nombre important de travailleurs du port. Pour bien saisir la nature du problème qui risque de déboucher vers un conflit nouvelle formule du port, il y a lieu de préciser la structure du personnel de l'Epal. Il est réparti en deux catégories : le personnel permanent à contrat à durée indéterminée (CDI), qui pour l'instant n'est pas directement concerné par la menace sur l'emploi, et le personnel à contrat à durée déterminée (CDD), réparti en deux sous-catégories, soit les contractuels pour une année et ceux recrutés pour trois mois. Vers la suppression d'emplois ? D'emblée, il faut préciser que les embauchés pour une année sont environ 150, alors qu'ils sont plus de 500 pour le reste. «Notre préoccupation est de sauvegarder l'emploi, c'est notre rôle de défenseurs des intérêts des travailleurs», insiste Moussa Achour. Comment, alors que la LFC 2009 a induit une chute d'activité en la provoquant par l'amenuisement de l'importation de véhicules et la déviation des bateaux de marchandises en vrac (bois, fer à béton, car-carriers…) vers d'autres ports, à savoir Djendjen, Mostaganem, Ghazaouet et peut-être d'autres ports ? Moussa Achour regrette que ces mesures aient été prises unilatéralement. «On aurait souhaité qu'avant la prise de décision gouvernementale, il y ait eu consultation de la base syndicale et de la cellule de base syndicale afin de prendre en considération la nécessaire préservation de l'emploi», dit d'un ton convaincu le syndicaliste. Visiblement très soucieux de l'avenir immédiat de la question de l'emploi au port d'Alger et des réactions que peuvent susciter les menaces qui le guettent, Moussa Achour exprime son désappointement sur l'absence de dialogue qui a marqué les décisions prises, alors qu'elles peuvent avoir de lourdes conséquences. «Il fallait s'asseoir autour d'une table avec tous les partenaires, à savoir les concessionnaires, les importateurs, l'Epal, le syndicat, les services des douanes… etc.» Force est de constater que ce ne fut pas le cas. Est-ce à dire que de nouvelles turbulences à naître d'autres vents que la grève des dockers sont à craindre dans la rade d'Alger ?