Durant leurs plaidoiries, les avocats ont chacun tenté de disculper leurs clients. Ceux représentant l'ex-premier responsable d'Algérie Télécom, M. Chettih, ont prôné la dépénalisation de l'acte de gestion. Il s'agit d'une affaire de détournement de lignes GSM. Jusqu'à une heure tardive de la soirée d'avant-hier, les avocats se sont succédé devant le juge Belkherchi. Durant ses plaidoiries, Me Bouhana, représentant l'ex-PDG d'Algérie Télécom, a défendu l'innocence de son client. En ce sens, il a appelé à la levée des accusations retenues contre son client qui, selon lui, «ne pouvait en aucun cas être responsable des actes commis par les employés ou autres gestionnaires impliqués dans cette affaire d'utilisation frauduleuse de lignes téléphoniques». Un argument jugé irrecevable par certains, mais très apprécié par d'autres personnes présentes dans la salle. Certaines ont été réticentes à cette idée, estimant que «la dépénalisation de l'acte de gestion peut vouloir dire donner l'immunité aux responsables. Cela ouvrirait droit à toutes les dérives possibles et imaginables.» La pratique des quotas au profit des représentations diplomatiques ainsi que des ministères ou autres institutions en cette période où le téléphone était difficilement accessible a été également été mise en exergue. Les injonctions, les intermédiaires chargés d'acquérir les puces au profit d'autres personnes ont été mises en évidence et cela a été considéré comme une pratique aggravante dans cette affaire de «détournement de lignes téléphoniques», selon Me Berguel, représentant M. Achaibou, responsable au sein de Mobilis. Ce dernier devait également aller dans le même sens en tentant de placer les faits de cette affaire dans un contexte adéquat. Dans ce sens, l'avocat a mis en évidence «la renaissance des technologies, notamment la téléphonie mobile, de même que les difficultés inhérentes à la gestion des secteurs satellites y afférents». M. Chettih et M. Achaibou ont été relaxés mais ont promis fidélité aux secteurs publics, a indiqué M. Berguel qui, allant plus loin, ajoutera : «Ils ont relevé le défi face à l'émergence des technologies de la télécommunication. Ils ont fait ce qu'ils ont pu pour concrétiser les aspirations de la nation à acquérir des technologies dans le cadre de la mondialisation». Pour le reste des avocats, chacun pour sa part devait tenter de disculper son clients en avançant des arguments qui, visiblement, n'ont pas sensibilisé le président de l'audience qui a appelé tous les inculpés à la barre. Le verdict sera rendu le 2 juin prochain.